Le documentaire en question comporte des témoignages d'amis et de clients du libraire. Ainsi que des auteurs. Ils ont loué ses qualités, à savoir sa disponibilité, ses rapports humains et son hospitalité. Quant à Abderrahmane Ali Bey, il a retracé son parcours dans ce métier qui demande beaucoup de patience. En effet, à ses dires, il s'est initié au métier en 1972 à la librairie El Qawmiya, en tant qu'«élément» du réseau commercial de la Société nationale d'édition et de diffusion (SNED), aujourd'hui dissoute. Il avait alors dix-huit ans. En 1974, il est affecté en qualité de vendeur à la librairie scientifique et technique située au boulevard Amirouche. Deux ans après, il bénéficie d'un stage de formation de libraire organisé par la BN. Ainsi est-il intégré dans le service de comptabilité à la direction des agences SNED. Il y exerça durant deux ans. Ensuite, il subit une formation de trois ans à l'Institut de technologie du commerce, filière achat-approvisionnement. Avec la restructuration de la SNED, il est affecté à l'ENAL (1983-1985) en qualité d'inspecteur commercial auprès de l'entreprise en question. En 1986, il est nommé chef d'agence à la librairie du Tiers-Monde. Après la dissolution de l'ENAL en 1997, il active avec des collègues pour la sauvegarde du patrimoine de l'entreprise qui compte, outre les dépôts centraux et régionaux, soixante-quatorze librairies sur l'ensemble du territoire national. Entre temps, le gouvernement décide de concéder ce patrimoine aux anciens travailleurs de l'ENAL à condition d'y maintenir la même activité durant cinq ans au minimum. Ce qui permet à Abderrahmane Ali Bey de se retrouver, aujourd'hui, directeur de la librairie du Tiers-Monde. Une librairie dont il fait, aujourd'hui, sa raison de vivre.