Créditée d'une gentille place de deuxième pour cette présidentielle - selon la rumeur populaire et un sondage diffusé par le journal Ennahar-, la candidate du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, semble croire en ses chances d'être première dans cinq ans. Un élégant châle blanc sur les épaules et un sourire engageant pour l'occasion, elle affirme, devant les journalistes présents hier au siège de son parti, que « le PT est un parti d'avenir ». « Il y a de plus en plus de jeunes qui portent ce parti, ils ont de la malice et beaucoup d'intelligence. Ce n'est pas un parti né hier. Il a derrière lui des décennies de lutte. Si je ne suis pas élue cette fois-ci, ce sera pour la prochaine présidentielle », dit-elle avec un grand sourire, tout en estimant « inacceptable » le sondage réalisé par le journal Ennahar. Devant les journalistes, Louisa Hanoune s'autorise une petite malice : au moment où l'on insiste sur les « bonnes conditions du scrutin », elle affirme que les militants du parti qui ont assuré le contrôle ont intercepté des bulletins de vote « rayés » à Blida, des urnes qui auraient été remplies « la nuit » dans la commune Béni-Merad et une centaine de personnes qui, bien qu'inscrits n'ont pas pu accéder à l'isoloir. « On sait qu'on ne doit pas quitter l'urne des yeux, sinon yasra ma yasra (il s'en passerait des choses) », dit-elle. Humour et anecdotes décalées à l'appui, Louisa Hanoune raconte sa campagne électorale. « J'ai les mains meurtries, j'ai des bleus partout à force de serrer les mains des sympathisants. J'aurai voulu avoir cinquante mains pour les serrer toutes. Et les femmes, elles ont une poignée de main incroyablement ferme ! ». Elle dit avoir été émue par la banderole déployée dans l'un de ses meetings portant le slogan « Pour le droit des jeunes au mariage ».