Pour sa seconde participation à l'élection présidentielle, l'appréciation du score récolté par la candidate Louisa Hanoune fait l'objet de divergences. Avec 4,22% des suffrages exprimés, la présidente du Parti des travailleurs arrive en seconde place derrière le vainqueur de la consultation, Abdelaziz Bouteflika, qui a succédé à lui-même à la tête de la magistrature suprême. Certains observateurs qualifient le classement et le nombre de voix récoltées par Louisa Hanoune de performance et de réussite. Pour eux, arriver en deuxième position d'une élection présidentielle dans laquelle Bouteflika a fait office de grand favori dans la compétition, est en soi un exploit. Les partisans de cette thèse avancent également le fait que le nombre de voix obtenu par la candidate du Parti des travailleurs a augmenté par rapport à celui de l'élection de 2004. Ceux qui estiment que la candidate du PT a réalisé des résultats en deçà des attentes et de ce qu'elle pouvait espéré en gagner, évoquent, pour leur part, plusieurs facteurs. On parle, en effet, de la dimension qu'a prise le Parti des travailleurs ces dernières années. Il est incontestable que le Parti des travailleurs a réussi à se faire une place assez importante dans l'échiquier politique national au point de devenir l'une des formations politiques qui pèse, aussi bien en termes de mobilisation des foules que dans la participation au débat engageant particulièrement l'actualité du pays et son devenir. La première responsable du PT n'hésite pas, par ailleurs, à s'exprimer sur les sujets qui concernent l'Algérie de manière directe ou indirecte. Une présence qui a contribué de façon consistante à renforcer son ancrage au sein de la population. D'où la légitime attente de voir la représentante du parti bénéficier de plus de confiance de la part des électeurs. Une attente qui a sensiblement grandi lors de la campagne électorale de la présidentielle du 9 avril 2009. Lors des dix neuf jours de campagne, Mme Louisa Hanoune a tellement suscité un grand engouement au sein des populations des quatre coins du pays que beaucoup de proches et de sympathisants du parti espéraient un score bien meilleur que celui réalisé il y a cinq ans. La déception est d'autant plus compréhensible que les autres candidatures ne reposaient nullement ni sur une structure partisane unique, solide et homogène, ni sur une popularité avérée. Mais au-delà de cette divergence autour de la «moisson» qu'elle vient de récolter, Mme Louisa Hanoune ne désespère pas de pouvoir remporter la bataille présidentielle un jour. «Le Parti des travailleurs est un part d'avenir. Il y a de plus en plus de jeunes qui portent ce parti, ils ont de la malice et beaucoup d'intelligence. Ce n'est pas un parti né hier. Il possède des années de lutte derrière lui, et si je ne suis pas élue cette fois, ce sera pour la prochaine présidentielle», avançait Hanoune, avant-hier, en apprenant les premières tendances des résultats qui l'annonçaient en deuxième position, mais très loin de Bouteflika. Hanoune n'a pas manqué néanmoins de signaler des cas de dépassements enregistrés au cours du scrutin. Mais la sentence est tombée. Elle est dure à digérer. Mais Louisa Hanoune, déterminée et opiniâtre, refuse d'abdiquer. Elle promet de revenir une troisième fois… A.Y.