Après un début de matinée ronronnant, le siège de la Commission politique de surveillance de l'élection présidentielle a connu une effervescence particulière aux environs de 11h30. Rachid Lourari, représentant du candidat Mohand Saïd, a appelé à une réunion urgente pour « régler un grave incident » dont il a eu connaissance, mais en l'absence du coordinateur, Mohamed Teguia, sa demande est restée sans réponse. Il s'énerve et exige que le coordinateur soit contacté. C'est alors que Mohamed Teguia se pointe dans les bureaux. « Il faut tenir une réunion pour régler un grave problème », lance Rachid Lourari. Teguia, imperturbable, répond : « Vous êtes en train de faire dans l'agitation pour bloquer le travail de la commission et pousser au pourrissement… » Lourari : « Vous devez respecter les avis des membres de la commission et tenir une réunion en urgence. » L'altercation tourne au dérapage verbal, avec un autre membre de la commission, Abdeslam Kessal, auquel Teguia a ordonné de se taire. « Je ne vous permets pas de me dire taisez-vous ! Vous nous devez le respect… », lance-t-il. Teguia se tourne vers Lourari : « Vous m'avez fait des propositions hors-la-loi, ne m'obligez pas à les citer. Nous allons étudier le problème après vérification.. » Rachid Lourari, Sediki Mohamed, représentant du candidat Fawzi Rebaïne et Kessal décident d'animer un point de presse. « Ils refusent de tenir une réunion parce que le quorum n'est pas réuni. Seulement 15 membres sur les 35 sont présents. Nous avons récupéré des bulletins de vote d'un candidat avec un fond très foncé, et une vieille photo, alors que la loi exige que les bulletins des six candidats soient confectionnés de la même manière et représentés avec des photos récentes. C'est fait exprès pour orienter les électeurs illettrés. Nous avons envoyé quatre groupes, membres de la commission à Tipaza, Alger, Boumerdès et Blida pour s'enquérir de la situation », déclare Lourari. Malki, explique que les électeurs n'ont pas besoin de fond noir pour faire la différence entre les candidats ou reconnaître l'un d'eux. Le représentant du PRA, Bensalem Kamel, affirme lui qu'il s'agit de surenchère parce que, selon lui, « Bouteflika n'a pas besoin de foncer un bulletin pour se faire élire, et il a le droit de choisir la photo qu'il veut. » Pour sa part, Teguia répond aux journalistes présents : « Les partisans du boycott ont échoué eu égard à la participation massive. » Selon lui, aucun dépassement n'a été signalé.