Le fait important à soulever lors de l'élection présidentielle à l'Est demeure la participation notable des femmes, alors que les représentants des candidats ont brillé par leur absence pour cet événement. A Skikda, le taux de participation ne devrait pas déroger à la règle ambiante au niveau national. A 16h déjà, il était de 47,51%, alors qu'à 13h, il ne dépassait pas encore les 24%. Il reste à reconnaître cependant qu'un flux assez important de la gent féminine a été relevé dans les rues à partir de 15h. La surprise « de taille » de ces élections est cependant venue de la daïra de Ben Azzouz, à l'est de la wilaya. Surprise, car au moment où on s'attendait à un fort taux de participation des habitants des daïras du massif de Collo, c'est celle de Ben Azzouz avec ses trois communes qui affichait, déjà à 16h, un taux de 68,87%. Avant midi, la majorité des 38 communes de la wilaya ne dépassait pas encore les 20%. Hormis cette affluence inattendue, la wilaya de Skikda devrait certainement parvenir, à la fin du scrutin, au taux de « l'ambiance nationale » en dépassant les 60%. A Sétif, vivier électoral avec plus de 833 689 inscrits, le taux a oscillé dans certaines localités, à 15h, entre 55 et 70%. Il faut par ailleurs souligner que la participation de toute la wilaya, qui était à 10h de l'ordre de 8,02%, est passée à 13h à 27,69%. Deux heures après, ce rapport grimpe à 51,20% pour se fixer à 17h à 65,43%. Le taux de 57,88%, enregistré en 2004, a été largement dépassé à Sétif où l'on a remarqué l'absence des représentants des candidats dans de nombreux bureaux visités. La question des rémunérations, restée en suspens est, semble-t-il, à l'origine de la désaffection, qui n'a, dans une certaine proportion, pas touché le président candidat. Selon certaines informations, un important dispositif sécuritaire a été mis en place du côté de Beni Mohli, Draâ Kébila et Bouandas, où l'on aurait remarqué une activité dense des partisans du boycott. Sit-in des familles de disparus à Constantine A Constantine, deux faits marquants ont caractérisé le scrutin. Le premier est qu'une quarantaine de femmes issues de familles victimes du terrorisme, accompagnées de leurs enfants, se sont rassemblées hier vers 9h devant le cabinet du wali et ont accosté ce dernier qui s'apprêtait à faire sa visite dans les centres de vote. Brandissant les photos de leurs proches, les protestataires ont reproché à l'Etat de les avoir marginalisées et d'avoir également gardé le silence sur le sort des disparus. Ces femmes ont tenu, par ailleurs, à faire part de leur boycott de l'élection présidentielle avant de se disperser à midi. Le second concerne l'afflux vers certains centres, comme celui de Rokia Boughaba, situé au centre-ville, qui est justifié par la présence des éléments des quatre corps d'Etat en tenue civile, à savoir la gendarmerie, les militaires, la police et la Protection civile qui se sont mêlés à la population pour faire leur devoir électoral. Selon certaines indiscrétions, la chose s'expliquerait par « le souci de transparence ». D'autre part, nous avons pu constater de visu une affluence plutôt timide, notamment dans la matinée, au niveau des 191 centres de vote répartis sur l'ensemble de la wilaya. Cependant, les taux de participation communiqués disent autre chose. En effet, à 10h, il a été enregistré une participation de 9,07%, pourcentage qui s'élèvera à 28, 96% à 12h30, pour atteindre les 53,18% à 16h. A Annaba, aucune « bousculade » ne s'est formée devant les 877 bureaux de vote. Même les bus affectés par la wilaya pour assurer gratuitement le transport des électeurs vers 14 destinations urbaines, convergeant toutes vers le centre-ville, n'ont pas été d'un apport probant. L'atmosphère était plus ou moins morose devant les 141 centres répartis à travers les 12 communes de la wilaya. Entre le passage des véhicules des services de sécurité, des membres des comités de soutien du président candidat lacéraient les portraits des autres candidats. Jusqu'à 17h, les pronostics restaient en faveur de Bouteflika, et nul n'osait préjuger du pari que les Annabis avaient engagé. De 8,31% à 9h et 26,06% à 13h, le taux a atteint 62,96% à 16h. Un chiffre qui a suscité des interrogations, surtout que les bureaux de vote n'ont pas connu le rush tant attendu.