Berlin. De notre envoyé spécial Beau film, en réalité tourné en territoire chinois de la Mongolie, les conditions de vie des éleveurs deviennent critiques. En raison de la forte poussée industrielle, le gouvernement les accule à abandonner leurs pâturages et à se rapprocher des villes. C'est en fait dramatique pour les éleveurs attachés à leur territoire, à leur manière de vivre. C'est une œuvre digne et originale réalisée par un des plus connus cinéastes des studios de Pékin, après ses études à l'Académie du cinéma. Le jury de Berlin a tout de même fait preuve de myopie en oubliant de mentionner les grandes réussites comme le film de Jacques Rivette et celui d'André Téchiné. L'Indien Rajnesh Domalpali a décroché le prix de la première œuvre et est reparti avec un chèque de 50 000 euros. Pas de quoi se réconcilier avec le jury présidé par l'Américain Paul Schrader, où siégeait pourtant l'actrice palestinienne Hiam Abbas, qui a primé un film israélien infect, brutal, obstinément destiné à vanter les mérites de l'agression sioniste contre le Liban. C'était, en effet, à l'origine, une sérieuse faute de la part du directeur de la Berlinale, Dieter Kosslick (le reconnaîtra-t-il un jour ?) de sélectionner un film israélien de pure propagande et d'ignorer complètement le fait qu'au Liban, même des cinéastes de talent ont fait des films sur la tragédie de leur pays. Pour que l'affaire de la sélection officielle soit plus honnête, il fallait présenter aussi un film arabe. Le festival de Berlin est-il en train de s'isoler du cinéma arabe. Ce ne serait pas un bon projet pour l'avenir. Ni majeure (sauf encore une fois Rivette ou Téchiné), ni tout à fait mineure (les films d'Asie), les confrères allemands eux-mêmes ont jugé la sélection très inégale. Et le grand journal Spiegel n'a pas manqué de dire tout le mal qu'il pense du film israélien faussement primé.