La ville en rose, fiction d'Olivier Dahan, sur la vie d'Edith Piaf, ouvrira début février le 57e Festival de Berlin. 350 films seront au programme pendant deux semaines du 8 au 18 février. La manifestation est dirigée par le Berlinois Dieter Kosslick. A Berlin, sur la Potsdamer Plat, siège de la Filfesttspiele, le compte à rebours a commencé, Berlin est dans l'œil du cinéma. Une tempête d'images s'annoncera. Fait rare, Berlin fait comme à Cannes (qui a mis un Palestinien au jury) en désignant l'actrice de Ghaza Hiam Abbas dans le jury international présidé par l'Américain Paul Shrader. Les festivals font aussi la part à la diplomatie. Ce jury remettra l'Ours d'or et ceux d'argent le 18 février. En attendant, l'équipe du festival s'active sur plusieurs fronts. A Berlin, il y a le glamour, les parties et le business. Il y a le cinéma d'auteur et le cinéma commercial. 12 pays sont représentés avec 350 films sur les écrans, sans compter le marché du film qui draine encore un nombre impressionnant d'images. En principe, tous les films du festival se retrouvent de facto sur les stands du marché, à quoi s'ajoute une myriade de productions touchant tous les genres et tous les formats. Par ailleurs, un public considérable (les tickets sont en vente à 8 et 10 euros) se rue dans les salles chaque année. L'an dernier, le festival a vendu 180 000 tickets. A Berlin, en un clin d'œil (qui dure tout de même quelques jours), on embrasse des continents d'images. Le festival organise plusieurs sections parallèles, un Panorama (films de recherche), des rétrospectives, des hommages ( à Arthur Penn de cette année, avec Bonny, avec Bonny and Clyde Missouri Breaks, Nights Movies), une section perspectives du cinéma allemand. En même temps, le forum international du nouveau cinéma montre des films réputés difficiles, des documentaires politiques ou carrément comme cette année des productions de Bollywood. La vente de Shah Rukh Khan, superstar du cinéma indien, ne passera pas inaperçue, avec la mégaproduction Dan, réalisée par Frahan Akhtar. Le programme du forum est ainsi volontairement trompeur. On croit toujours y aller pour voir des films d'auteurs, on tombe parfois sur des productions « de masse » faites pour les milliards de spectateurs de l'Inde et de toute l'Asie. Dan, c'est en effet un film de gangsters tourné en Malaisie et qui a déjà rapporté gros. La tendance du Forum cette année est aussi japonaise avec la rétrospective consacrée au cinéaste nippon Okamote Kihachi. C'est un spécialiste du genre samouraï. La rétrospective est faite avec la collaboration de la Deutshe Kinemathek de Berlin et du Museum Für film und Fersehen. Pour couvrir le Festival de Berlin, 3000 journalistes sont attendus cette année. Evidemment, ces visiteurs s'intéresseront autant au cinéma qu'à la ville elle-même. Berlin saturée d'histoire, au passé tragique, mais qui s'est hissée après la réunification au rang des plus belles capitales du monde, avec un courant artistique unique peut-être au monde : cinéma, opéra, théâtre, musique, musées, galeries...