Depuis quelques temps, les chiens errants envahissent la ville de Bouira, du moins certains de ses quartiers, notamment ceux de Oued D'hous, Draâ El Bordj et le lotissement Harkat. Ces parties de la cité constituent le lieu idéal pour ces canidés. D'abord parce qu'elles sont situées à la périphérie du gros de la ville, ce qui « assure » à ces bêtes une certaine « tranquillité ». Ensuite, du fait que, dans ces endroits, les décharges sauvages qui sont légion, les attirent de plus en plus. Il va sans dire que cette situation, à force de perdurer, risque de connaître des conséquences graves, voire dramatiques, car leur présence est tout simplement un danger permanent pour les citoyens de ces lieux. Ce sera, peut-être, le cas en période d'été, où les fortes chaleurs favoriseront l'autre prolifération néfaste : celles des bactéries et autres microbes des décharges d'où se nourrissent ces « dangers à quatre pattes ». Les habitants de ces quartiers nous ont fait part de leur crainte : « Quand je sors de chez moi, tôt le matin pour aller à mon travail, je dois m'armer d'un bâton et de pierres pour pouvoir continuer mon chemin. Qu'en serait-il si c'était un enfant ? », dira un résidant de Draâ El Bordj, enseignant à El Hachimia (une vingtaine de kilomètres de Bouira). Un autre citoyen, habitant à Oued D'hous nord, qui, selon lui, a failli être mordu à plusieurs reprises, pense que la cause de cette prolifération de chiens errants vient « des propriétaires des bâtisses en construction. Ceux-là les élèvent pour, soi-disant, protéger la propriété, mais ils les laissent errer de jour comme de nuit. Bien entendu, en contact avec d'autres chiens et chiennes, le nombre s' accroît ». Le même constat au niveau du quartier Harkat. « Ils sont présents par dizaines et gare si tu t'aventures la nuit loin de la maison. Ils deviennent encore plus menaçants, pour les femelles surtout, lorsque celles-ci ont mis bas ». Certes, il y avait, dans un passé récent, une tentative d'éradication de ce « fléau » par les agents de la sûreté de la wilaya mais, c'était une timide et brève tentative qui avait vite avorté. Les chiens ont refait surface, de plus belle, comme si de rien n'était. Par ailleurs, nous apprenons qu'une autre menace pèse sur les citoyens d'un autre quartier de la ville, la cité des 140 Logements. Là, ce sont des sangliers qui y viennent pour se nourrir des décharges sauvages situées à l'orée de ladite cité. « Je les ai vus, pas une seule fois, aux environs de 6h, traverser en file indienne la route pour se rendre à une décharge », affirmera un des habitants de cette partie de la ville. D'après lui, ces suidés viennent de la forêt Errich, située à quelques encablures de là. Nul n'ignore le danger que constitue la présence de ces animaux sauvages dans des endroits habités. Leur capacité de nuisance est très grande. Les pouvoirs publics, concernés par ces situations pour le moins dangereuses, doivent réagir avant qu'un drame ne survienne. Autant prendre le taureau par les cornes pour trouver une solution pour les suidés, en mettant fin, par exemple, aux décharges anarchiques et sauvages, et en éradiquant totalement les chiens errants, car les uns comme les autres sont des bêtes dangereuses.