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La mission civilisatrice, un processus de décivilisation (1)
Publié dans El Watan le 26 - 02 - 2007

C'est de cette dimension, certes abrégée, dont il sera question ici. Précisons néanmoins, et à toutes fins utiles, que notre propos se garde et se méfie de toute vision idéalisée ou version idyllique de l'époque qui précède l'agression coloniale. Il est donc hors de question, sauf à s'illusionner à bon compte, à instrumentaliser ou mythifier l'histoire, de laisser croire que l'Algérie, à ce moment de son existence, était une sorte de cité idéale.
Il importe de souligner, par ailleurs, que la longue oppression coloniale ne peut nous absoudre de «nos» propres carences et inconséquences culturelles, éducatives, comme nous le rappellent les 35% d'analphabètes récemment recensés ou les
534 000 jeunes victimes de la déperdition scolaire(3). Dire, décrire, étudier, montrer ce que fut le colonialisme ou le condamner ne peut s'identifier à un concert de lamentations, ou à son instrumentalisation pour masquer les inégalités sociales scandaleuses et le désespoir qui brise les jeunes, et ce, même si ce pays de «longue peine et d'errance» ne sera jamais quitte des violences symboliques et physiques commises par l'Etat colonial.
Une société à la civilisation propre
En 1965, M. Lacheraf (4) écrivait que «la France trouve en face d'elle une société bien organisée, à la civilisation propre, parfois comparable à celles du bassin méditerranéen, peut-être imparfaite dans son développement, mais dont l'amour de la liberté, l'attachement à la terre, la cohésion, la culture, le sens patriotique, les ressources et les idéaux communs à défendre contre l'ennemi national, donnent leurs preuves tout au long d'une guerre de conquête de près de 40 ans».
A travers ce propos, M. Lacheraf nous dit implicitement que l'Algérie, à l'évidence, aurait pu connaître un tout autre destin si le colonialisme ne l'avait plongée, puis maintenue, sinon momifiée structurellement dans une dynamique de régression culturelle et dans la torpeur de son existence. La guerre totale menée contre la formation sociale algérienne, jusqu'à la défaite de l'Emir Abdelkader en 1847 et au-delà de cette date, a, faut-il le redire, détruit, ravagé, ruiné les êtres, les liens sociaux, les institutions, les cultures, les animaux, le commerce, les biens de subsistance… La confiscation des biens habous, l'expropriation des terres et le séquestre des biens immobiliers ont systématisé la paupérisation des familles et la désintégration des communautés et généralisé disettes, famines et maladies. Une telle brutalisation, comme le notait M. Lacheraf, s'identifiait «à l'absolu d'un idéal».
Dès lors, est-il exagéré de dire et de redire que ce système a empêché la société algérienne d'inventer, d'imaginer son «avenir historique», de penser sa modernité, de concevoir son rapport et son apport singuliers à l'universalité, en un mot de se constituer en Etat-nation ? Et puis, pour ne pas céder à la polémique, qui peut croire un instant que l'Algérie n'aurait pas pu mieux faire que les lois d'exception, telles que le Code de l'indigénat, ou les cinq techniciens en agriculture et les quelque 90% d'analphabètes dans les deux langues, laissés en héritage par un système de gouvernement mu par une logique de domination raciale, politique et de négation culturelle ?
Le choix de cette dernière caractérisation est-il outrancier ? La réponse est disponible dans les nombreux documents rédigés par des acteurs officiels de la colonisation (officiers, administrateurs, chefs de bureaux arabes) abordant, entre autres, les questions relatives à l'instruction dans un pays tenu, disait-on, par des «barbares». Au-delà d'une relation des faits chargée, pour certains d'entre eux, d'une condescendance que les vainqueurs aiment accorder à l'ennemi défait afin de se survaloriser, ces textes fonctionnent comme une image spéculaire et montrent implicitement la violence systémique et systématique mise dans la destruction des réseaux d'instruction et «l'ébranlement du substrat mental» des individus et des groupes.
Ces documents (5) révèlent en outre que le pouvoir colonial, au fur et à mesure que son contrôle s'étendait sur le territoire, découvre étonné et inquiet non seulement la place et le rôle de l'instruction, de l'éducation dans la société, mais aussi l'intérêt que lui accordent les habitants des villes et des campagnes.
«Toutes les tribus, tous les quartiers urbains avaient un maître d'école avant l'occupation française» ; «Il faut reconnaître que les familles encourageaient les études et se croyaient moralement obligées d'envoyer leurs fils s'instruire loin d'elles» (6) ; «A une époque où I'on découvrait en Europe le rôle de l'école publique, en Algérie, presque tous les enfants savent lire et écrire. Dans chaque village, il y a deux écoles… tous les enfants de 6 à 10 ans fréquentaient l'école primaire» (7). «Presque tous les Arabes savent lire et écrire. Dans chaque village, il y a deux écoles.» (8)
Ces quelques citations confirment que le monde urbain et rural avant 1830 était doté de lieux dédiés à l'instruction. Ils confirment tout autant que cette instruction maintenait «dans le pays une certaine unité intellectuelle». Au-delà de la qualité et du niveau des connaissances et des savoirs dispensés, certes insuffisants et souvent rudimentaires, eu égard «à une certaine stagnation culturelle suite au déclin de la civilisation arabe» et aux avancées et à l'état des sciences de l'époque, il n'est pas sans intérêt de relever que les familles et plus largement les communautés urbaines et rurales, «se croyaient obligées» d'assurer le minimum scolaire : apprendre à lire et à écrire. Aux seuls garçons (9), il est vrai.
Au niveau des grandes cités, Alger, considérée alors comme «l'une des cinq plus belles villes de la Méditerranée», comptait une centaine d'écoles primaires et 132 mosquées (10). Grâce aux revenus des biens habous, la ville entretenait ses institutions scolaires et cultuelles et rémunérait ses enseignants.
Dès les premiers temps de l'occupation, et comme pour vérifier l'état de guerre totale imposé par l'ennemi, cette infrastructure est l'objet de convoitises et de destruction. Des dizaines de mosquées sont rasées, une soixantaine occupée, à quoi s'ajoutent la dispersion et la répression de l'encadrement humain. Dans un texte intitulé Promenade à Alger, datant de 1865, E. De Lumone, un voyageur français, convaincu par ailleurs des bienfaits de la colonisation, note qu'«avant la conquête, Alger possédait 15 mosquées de premier ordre, 3 de second et une centaine de troisième»(11). Poursuivant son témoignage, il signale, quelque peu désabusé, «le marteau de Dame Expropriation en a abattu un grand nombre pour faire place aux larges et insipides rues et aux hautes maisons dont les Haussmann algériens sont si fiers. Quelques-unes sont appropriées au culte catholique, d'autres sont converties en magasins, en pharmacies militaires. Une de ces dernières est même occupée ô honte par l'administration des lits militaires».
Ce témoignage, au-delà de son intérêt, recoupe celui qu'émet en 1847 le général Lamoricière, saint-simonien de la première heure, sabreur d'Algériens, et futur ministre de la Défense du gouvernement Cavaignac en 1848, autre général de «l'armée d'Afrique» : «Une fois installés à Alger, nous avons pris les collèges pour les changer en magasins, casernes ou écuries. Nous avons fait main basse sur les biens des mosquées et des collèges. On prétendait appliquer au peuple arabe les principes de la Révolution française. Malheureusement, les musulmans n'ont vu là qu'une attaque brutale (12) à leur religion et un manque de foi.»
Toujours au titre des témoignages sur ces destructions et confiscations, le secrétaire de l'Emir Abdelkader, Ben El Haffaf, révèle que de nombreuses mosquées d'Alger, telle la hanéfite Ketchaoua, ont été transformées en cathédrales et en églises, ou entièrement détruites comme la renommée Al Sayida, ou encore utilisées comme «hôpitaux, dépôts, voire comme écuries».
Dans un long texte sur la prise d'Alger, le poète Sidi Abdelkader dit ce mépris, ces humiliations : «Ô croyant le monde a vu de ses yeux
Leurs chevaux attachés dans nos mosquées.»
A ces destructions, à ces violences s'ajoutent, corrélativement, la dispersion, l'exode et l'exil de tous ceux qui étaient savants du culte, lettrés, enseignants, tolbas, qui dispensaient instruction, éducation religieuse et s'occupaient des œuvres cultuelles. Dans un rapport officiel, l'administrateur civil d'Alger Genty de Bussy déclare «savoir que plus de 80 écoles existaient à Alger avant la conquête, qu'elles ont été réduites de moitié par l'émigration(13) des instituteurs, des grandes familles(14) et par l'occupation de plusieurs classes, entendons de plusieurs mosquées».
Véritable saignée, l'exil forcé des élites urbaines vers les cités du Maghreb (Tétouan, Tunis, Cyrénaïque), du Machreq (Alexandrie, Damas, El Qods) et de Turquie (Izmir, Istanbul)(15) est amplifié par les exils massifs d'élèves et d'étudiants qui n'ont plus la possibilité de parfaire ou d'approfondir leurs connaissances sur place. C'est ce que signale un chef de bureau arabe :
«Les écoles du second degré ont disparu presque en totalité de la surface de I'Algérie. Les jeunes gens qui désirent acquérir quelques connaissances un peu étendues vont chercher à Tunis, Tripoli, Tétouan, en Egypte même un enseignement qui leur fait défaut.»
Les autres cités ne sont pas en reste et subissent le même sort qu'Alger. C'est le cas d'Oran, qui possédaient : «… Pour 12 000 ou 14 000 âmes, 3 collèges et 50 écoles». Un chef de bureau arabe note qu'avant l'occupation existait une «espèce d'école publique où étaient enseignés I'arithmétique, la grammaire, le droit musulman et la cosmographie. Cette école a disparu, mais rien ne l'a remplacée».
Dans la région de Tlemcen, une trentaine de zaouïas, pour une population estimée à 125 000 habitants, assuraient un enseignement primaire, secondaire et supérieur.
Chaque village possédait son école. 2600 élèves recevaient une instruction secondaire et supérieure dans des établissements, dont certains étaient pourvus d'une bibliothèque. L'historien M. Emerit signale l'existence de deux écoles d'enseignement supérieur de grande renommée dans la ville de Tlemcen. Ces informations nous apprennent que dans les territoires administrés par la résistance algérienne, l'instruction, malgré l'état de guerre imposé, n'est pas délaissée.
C'est ce que note un chef de bureau pour la région de Tiaret : «Lorsque El Hadj Abdelkader commandait dans le pays, il avait contraint presque chaque douar à posséder un enseignant. Depuis, beaucoup ont disparu (…) Les tribus sont plongées dans les ténèbres de l'ignorance les plus épaisses.» Avec la guerre, les zaouïas de Mascara ont disparu et les étudiants gagnent le Maroc pour poursuivre leur instruction, précise ce chef de bureau.
Capitale un temps de l'Emir Abdelkader et de la résistance organisée, Mascara, depuis sa conquête, n'est plus en mesure d'assurer une instruction supérieure, alors que celle-ci y a «… brillé d'un assez vif éclat», est-il ajouté.
L'est du pays n'est pas épargné. En 1837, année de sa chute, Constantine, dont la réputation intellectuelle, d'après de nombreux témoignages, est alors comparable à celle de Tunis et du Caire, possède 86 écoles primaires fréquentées par 1350 élèves. A ce réseau, s'ajoute une infrastructure cultuelle de 37 mosquées et 7 médersas. 600 élèves environ y suivent un enseignement secondaire et supérieur intra-muros, 3000 dans toute la province. De nombreux étudiants bénéficient d'un enseignement post-secondaire, dispensé par des enseignants dont la réputation dépasse les frontières de cette cité.
En 1849, après 12 années d'occupation, Constantine ne compte plus que 60 jeunes gens environ dans l'enseignement secondaire. Sur les 90 écoles primaires que fréquentaient 1500 élèves, il n'en reste plus qu'une trentaine pour 630
élèves (16). Si le système éducatif dans son ensemble subit les affres de la destruction coloniale, tout en maintenant, ici et là, à travers quelques fragiles structures une présence symbolique dans le primaire, les enseignements secondaire et supérieur sont, quant à eux, tout simplement laminés.
Annaba subit le même sort. Avant sa prise par les troupes du général Randon, elle comptait 30 mosquées et 2 zaouïas, toutes pourvues d'écoles. Suite à son occupation, 22 mosquées «ont disparu dans les démolitions opérées depuis la conquête». Pour celles restées encore debout, seules 2 ont encore une école, à quoi s'ajoutent l'exode et l'exil des enseignants : «La plupart des individus chargés de cette instruction ont fini dans la Régence de Tunis
Désalphabétisation et désintellectualisation
Afin de montrer qu'une action politique volontaire, consciente, délibérée a été menée dans le but explicite de briser toute espèce d'unité intellectuelle ou spirituelle, nous n'avons pas mieux trouvé que le néologisme, certes peu élégant, de désalphabétisation et celui de désintellectualisation. Engagé dès le début de l'agression coloniale, ce processus fait partie des priorités durables de l'administration coloniale. Les Algériens s'y opposent. Leur résistance est telle que le général Ducrot ordonne en 1864, après 34 années de guerre totale :
«Entravons autant que possible le développement des écoles musulmanes, des zaouïas. Tendons, en un mot, au désarmement moral et matériel du peuple indigène.» (17)
Cette injonction implacable est en phase, s'articule pourrait-on dire, avec celle qu'ordonne quelques années plus tôt le général Bugeaud à ses «colonnes infernales» : «Il faut empêcher les Arabes de semer, de récolter, de pâturer.»
Cette articulation entre processus de déculturation et processus de paupérisation socioéconomique est parfaitement rendue par des documents établis par des chefs de bureau arabe. Avant de donner lecture de quelques extraits, ouvrons une parenthèse, pour citer le témoignage d'époque des écrivains Erckman et Chatrian sur ces bureaux arabes que l'on continue encore aujourd'hui de présenter comme des officines «favorables aux Arabes» :
«La place d'un bureau arabe, quand ce serait le plus petit de tous, est une fameuse place, surtout en ce qui regarde les impôts. Un simple sous-lieutenant, ruiné par le jeu, par le luxe et toutes les mauvaises habitudes, lorsqu'il a la chance d'être attaché à quelque bureau arabe paye ses dettes rapidement.» Fermons la parenthèse.
En 1846, le chef de l'instruction publique Lepescheux note qu'à Alger, il ne reste que 400 élèves. «Les malheureux étaient autrefois entourés de considération et vivaient dans l'aisance. Aujourd'hui à l'exception de quelques-uns, ils sont tous dans la misère», dit-il.
Cette situation n'a rien d'exceptionnel, de nombreux rapports et enquêtes(18) de l'armée datant des années 1850, 1860 et 1868 et ayant pour cadre Cherchell, Téniet EI Had, Djidjelli, Mascara, la Grande et la Petite Kabylie, rapportent que «la misère de cette population est surtout la principale cause d'empêchement à l'égard de l'instruction». Bien évidemment, cette «misère» n'est jamais, selon ces rapports officiels, le produit, la résultante du système colonial.
A Orléansville (Chlef), «les écoles sont désertées». A Aumale, (Sour El Ghozlane), «à la suite de la disette de 1868, les zaouïas ont été complètement désorganisées, sauf dans les Beni Djaâd où l'on en trouve encore deux».
Près de Batna, «la misère a fait disparaître la plupart des écoles musulmanes que l'on y comptait».
A Aïn Beïda, «les Arabes, cela se conçoit, ne veulent pas payer l'instruction de leurs enfants à des tolbas alors qu'eux-mêmes meurent de faim». A Boghar, «une misère hideuse pèse sur nos tribus, les familles sont obligées souvent à vivre de racines et de baies de genévrier… les écoles sont plus désertes que jamais».
A Ténès, le rapport signale que «beaucoup de familles sont obligées d'avoir recours aux racines du sol pour subvenir à leur entretien.
Elles employaient à leur recherche leurs enfants et un grand nombre d'élèves se trouvaient distraits de leurs études».
Ce désastre social, économique, culturel, qu'amplifie une répression(19) systématique favorise pleinement le repli sur soi, l'inculcation et l'intériorisation massives d'une psychologie de la détresse et de la désespérance et l'enfermement dans des valeurs archaïques. Cela étant ce système d'exception et ses logiques de domination totale n'entament pas le maintien, certes dans les conditions les plus dures, de multiples formes de résistance anticolonialiste, émancipatrice ou aliénante sinon équivoque, il est vrai. Cette dimension complexe, contradictoire de la résistance à la monstruosité politique et «juridique» de l'Etat colonial, J. Berque a su la rendre dans ce propos saisissant «Cet ‘'indigène'' et avec lui tout ce qui le touche : ses nourritures, son champ, je veux littéralement me l'approprier. Mais toujours une part de lui m'échappe, fut-il devenu mon serviteur, mon goumier, mon ouvrier, ma ‘‘fatma'' ! Contre l'aliénation il maintient sa personne, dans des zones de lui où je ne parviens : sa foi, sa sexualité, sa violence aux aguets, son espoir.»
Il est établi aujourd'hui, actualité oblige, que la légitimité des luttes de libération nationale, de même que la condamnation du colonialisme ne sont et ne seront jamais acquises et admises une fois pour toutes, du fait de la puissance et de l'ancrage de la culture coloniale et de «I'idéologie immensément dominante » de la «mission civilisatrice». Demeure toutefois la possibilité de chasser et de débusquer les mythes qu'elle véhicule, à condition de mener et d'imposer par le débat, les écrits la production de preuves, en dehors de toute posture de règlement de comptes ou de lamentations, un siège incessant et sans concession aux discours révisionnistes ou relativistes favorables à un système qui ne fut rien d'autre qu'un «Grand Négateur des identités historiques et des civilisations» (20), comme l'écrivait le regretté M. Lacheraf.
Notes de renvoi :
1) Ce néologisme est redevable au Discours sur le colonialisme d'Aimé Césaire.
2) «La mission civilisatrice : une insoutenable plaisanterie» de Smaïl Hadj AIi. El Watan le 6 juillet 2006.
3) Rapport du CNES. Premier semestre 2006.
4) Algérie, nation et société, M. Lacheraf Maspero, 1965.
5) Une partie conséquente des informations mentionnées tout au long de cet article provient de l'ouvrage d'Yvonne Turin Affrontement culturel dans l'Algérie coloniale. Maspero, 1971.
6) Général Daumas.
7) Y. Turin. Op. cit.
8) Général Valazé. Cité par M. Lacheraf, Algérie, nation et société. Maspero. 1965.
9) En 1892, un décret colonial réglementant l'enseignement pour les «indigènes» excluait les filles.
10) Il est important de préciser que les mosquées et les zaouïas étaient généralement pourvues d'écoles, de médersas.
11) Bachir Hadj Ali, dans Culture nationale et révolution, (1963), donne les mêmes chiffres que ce voyageur. Y. Turin (1971) donne également les mêmes chiffres.
12) C'est nous qui soulignons. A propos d'attaque brutale, Lamoricière la pratiquera avec zèle et constance pendant 17 ans en Algérie. Cf. notre étude sur les saint-simoniens «Réseaux de l'association» comme «réseaux de la soumission». El Watan du 6 juillet 2006.
13) Peuplée de 50 000 habitants avant 1830, la ville d'Alger d'après une évaluation coloniale n'en comptait plus que 12 000 en 1933. C'est donc 38 000 personnes qui ont fui la ville.
14) C'est nous qui soulignons.
15) Comme le note M. Lacheraf : «Ces choix dénotaient un ensemble de liens avec une catégorie de villes de l'Islam méditerranéen.».
16) La population de Constantine était estimée à 20 000 habitants en 1849.
17) Cf. Les zaouïas. Smaïl Hadj Ali. El Watan, mars 2004.
18) Y. Turin, op. cité.
19) Des démographes français ont estimé entre 800 000 et un million le nombre de victimes directes ou indirectes de la guerre de conquête, entre 1830 et 1871 pour une population de 3 millions de personnes.
20) Des noms et des lieux. Casbah Edition. 1998.


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