Près de 80 mm de pluie sont tombés presque sans arrêt pendant plus de 24 heures sur l'ensemble de la wilaya d'El Tarf, causant des inondations et des coupures de la circulation. Depuis samedi matin, la pluie tombe sans répit. On l'a entendue tambouriner durant la nuit de dimanche. La Protection civile a dû procéder à 45 interventions dans toutes les localités de la wilaya. Aucune n'a été épargnée par le déluge. Des habitations, des établissements scolaires et des édifices ont été la proie des eaux, mais on ne déplore qu'une famille qui a été secourue. La circulation était difficile sur la RN44 à cause des nombreuses sections inondées. La RN84, qui relie Besbès à Dréan, était impraticable et coupée à la circulation. Le barrage de Cheffia est plein à ras bord avec 143 millions de mètres cubes comme celui du Mexa qui retient 62 millions de mètres cubes. Comme c'est le cas dans de pareilles situations, on a fait des lâchers. Les oueds Kébir et Bou Namoussa sont sortis de leurs lits respectifs pour la seconde fois cette année et leurs eaux recouvrent presque entièrement les plaines de Aïn El Assel, d'El Tarf, de Bouteldja, de la Mekhada et le périmètre irrigué de Bou Namoussa. Ces débordements ont mis en péril les plantations récentes de tomate industrielle et de produits maraîchers. Le projet hydro-agricole d'assainissement des plaines d'El Tarf, un marché colossal qui a pour but de protéger les terres agricoles contre les inondations, est pour l'heure un obstacle de plus au drainage des eaux et il le restera, disent les hydrauliciens, tant que le nouveau barrage de Bougous et la station de pompage ne seront pas achevés. Pour d'autres, ce grand réseau de drainage va surtout contribuer à l'assèchement de la région qui est une immense zone humide dont il faut apprendre à tirer profit au lieu de chercher à la dompter. Les services météo prévoient encore de la pluie pour aujourd'hui et une accalmie à partir de demain.