« Dans l'affaire Haboul, la présidente du Conseil d'Etat a commis plusieurs abus. D'abord elle a refusé à deux reprises l'enregistrement de l'affaire en ordonnant au greffier de ne pas accepter le recours, ensuite elle n'a jamais répondu à l'écrit du magistrat et enfin elle a ordonné l'audience à huis clos, ce qui est contraire à la loi. Si la jurisprudence existe, elle doit être publiée, mais si elle n'existe pas, c'est une catastrophe. Au-delà des détails, je sens l'empreinte assez forte du ministre de la Justice sur le sort du litige. Haboul a été victime d'une décision arbitraire du CSM et s'est retrouvé justement devant les obstacles d'un appareil judiciaire qui fonctionne comme un service du ministère de la Justice. S'agissant de l'interdiction aux journalistes d'assister à l'audience, je condamne cet acte. Le Conseil d'Etat est une administration et quel que soit son statut, c'est un lieu public où le citoyen a le droit d'accéder, d'autant plus que cela concerne des journalistes accomplissant leur mission d'informer. D'ailleurs, en matière de justice, ce n'est pas à la présidente du Conseil mais au président d'audience d'ordonner le huis clos. Il ne s'agit ni plus ni moins que d'un abus ».