Ils voudraient passer du titre de locataires, «un statut inadmissible que nous refusons et rejetons», écrivent-ils, à celui de propriétaires avec l' «exigence de déduire du coût du logement les 100 millions qui ont été accordés à ceux qui ont choisi de reconstruire leurs habitations». «Ils auront eu ainsi droit, contrairement aux autres qui se sont démenés pour reconstruire leurs habitations, à tous les avantages inhérents à la réalisation et la main d'œuvre. Parce que si le législateur a décidé de proposer les 3 choix aux sinistrés, c'est qu'il sait pertinemment qu'elles se valent dans l'absolu, dans ce sens qu'elles n'offrent pas les mêmes avantages et les mêmes inconvénients. Ces citoyens ont choisi une formule et ils ont été aidés par l'Etat. Mais tout le monde n'a pas compris qu'il s'agit là juste d'une aide, pas d'un dédommagement» nous a déclaré un responsable local qui se dit toutefois «très sensible à la situation de ces gens qui ont perdu les leurs dans la catastrophe». «Mais jusqu'à quand continuera-t-on à piétiner la loi ?» s'interroge-t-il. Les rédacteurs de cette correspondance se plaignent également du «coût élevé du loyer» et font des «propositions de sortie de crise, dans le cadre du rétablissement de la confiance entre les citoyens et les administrations publiques, en vue d'un règlement à l'amiable dans le cadre de la loi et en dehors des manifestations et rassemblements». Ils exigent en fait : la suspension de la redevance de location, «un préalable pour entamer des négociations saines et propres avec les autorités compétentes» appuient-ils ; l'établissement provisoire d'une attestation d'attribution, qui sera suivie par l'attribution d'une décision définitive et permanente, le gel des toutes sanctions et des mises en demeure ; ne pas procéder à l'expulsion ni à l'utilisation de la force publique et l'arrêt de toute pression exercée sur les sinistrés, quelle que soit sa nature. «Vu que notre recasement obéit à une logique de location, ce qui implique un caractère lucratif et non social, nous proposons les solutions suivantes : l'acquisition à long terme (20 à 25 ans) de ces logements en déduisant le montant de un million de dinars et la fixation au préalable du prix de vente», écrivent-ils. A l'OPGI on nous dit que «le loyer dont s'acquittent les sinistrés est administré par l'Etat, il n'est pas commercial. Economiquement il est très en deça du prix réel et il ne permet même pas d'équilibrer la gestion ». «L'OPGI de Boumerdès est classé premier en termes de réalisation à l'échelle nationale, mais nous sommes les derniers dans le volet recouvrement. Nous somme à 10% seulement du taux réel et cela n'est pas sans incidence sur notre activité. Nous avons été très cléments envers nos clients, mais cela ne peut pas durer,» nous a déclaré M. Aouimer chef de service du département de la gestion immobilière. Revenant aux sinistrés de Boumerdès, notre interlocuteur rappelle que ceux-ci «ont signé un engagement pour s'acquitter du loyer mensuel, le 5 du mois suivant». «Actuellement, ils sont près de 700 à ne pas le faire», a-t-il précisé. Il rassure cependant que tout le monde aura son attestation d'attribution, pour peu que chacun s'acquitte de ses dettes. «Ce que l'on craint le plus, c'est l'effet de contagion», nous dira un autre cadre de l'OPGI, précisant que ce problème se greffe sur les quelque 700 unités squattées à travers l'échelle de la wilaya. M. Aouimeur nous a confirmé que le loyer pour les sinistrés est limité à 25 DA le mètre carré, avec les charges (350 DA) et un coefficient de 1 DA/m2. Ce qui le fait balancer entre 2000 DA et 4000 DA en moyenne, dans une région où un F3 n'est pas cédé pour moins de 15 mille dinars. Quant à l'acquisition que réclament les auteurs de cette correspondance, notre interlocuteur nous a dit que «les bons locataires sont les bienvenus pour qu'on lance avec eux l'opération de cession». «Il y a toute une procédure dans ce sens. Il suffit pour l'intéressé de prendre attache avec nos services», a-t-il conclu.