Moins de dix mois après sa livraison aux sinistrés, la cité des 300-Logements de Corso fait l'objet, ces jours-ci, de vives critiques formulées par les résidants eux-mêmes qui reprochent à l'entreprise de réalisation de ne pas avoir accompli les travaux secondaires et d'aménagement suivant les normes réglementaires requises. Des imperfections ont été relevées par les habitants au niveau de l'étanchéité où les infiltrations d'eau continuent à couler. Les autres malfaçons soulevées concernent l'électricité intérieure et les travaux d'aménagement extérieur, notamment au niveau du réseau d'assainissement, de l'éclairage public et des accès de la cité où plusieurs cas d'affaissements ont été constatés, révèlent les membres de l'association de cette cité qui considèrent que l'aspect extérieur de la cité “n'est en fait que l'arbre qui cache la foret”, affirment-ils dans leur courrier adressé récemment au wali de Boumerdès. Outre les travaux mal faits, les sinistrés posent le problème des espaces verts non réalisés et l'alimentation des logements en gaz de ville. “Sonelgaz a réalisé depuis longtemps le réseau et installé les compteurs mais elle refuse d'ouvrir les robinets à cause des malfaçons et autres travaux non encore finis”, soutient un citoyen qui ajoute que “les femmes de ménage sont absentes et on nous demande de payer un loyer de plus de 2 000 DA par mois pour un F4 alors que nous ne disposons de contrat ni d'acte à ce jour”, précise-t-il. Par ailleurs ces sinistrés soulèvent le problème des indemnisations. “On nous refuse ces indemnisations pour acheter ces logements bien que notre situation n'ait rien de différent par rapport aux cas individuels qui, eux, ont été régularisés.” Un citoyen, qui était propriétaire de son logement effondré acquis pourtant auprès de l'Opgi, se demande au nom de quelle logique il doit devenir locataire chez le même organisme. “J'ai déjà payé mon logement acquis auprès de l'Opgi à la cité des 102-Logements de Corso et on me demande payer encore un loyer”, dit-il désappointé. Contacté par nos soins, M. Miloudi, directeur de l'Opgi, a tenu à tranquilliser les citoyens en affirmant que son organisme a programmé déjà avec l'entreprise un planning de travail visant à revoir les imperfections constatées. “Nous allons passer au peigne fin tous les logements et les travaux d'aménagement qui sont de notre ressort mais nous demandons aux citoyens de participer eux-mêmes à l'amélioration de leur cadre de vie.” Concernant le gaz, il révèle que toutes les réserves ont été déjà relevées mais il s'agit d'un problème financier qui ne relève pas de ses prérogatives. Sur le cas des anciens propriétaires devenus locataires, le directeur général de l'Opgi affirme que si les concernés veulent reconstruire leurs logements en coopérative, ils peuvent bénéficier de l'indemnisation à condition qu'ils s'engagent de libérer le logement qu'ils occupent actuellement. Pour ce qui est des contrats de location, M. Miloudi indique que l'attribution de ces documents est subordonnée au payement des arriérés de loyer. “Ce qui n'est pas le cas pour de nombreux sinistrés”, conclut-il. M. T.