Le long métrage de fiction Wadjib, une immersion dans le quotidien de la société palestinienne avec une pointe d'humour, réalisé par la Palestinienne Anne-marie Jacir a été projeté samedi à Alger en ouverture du 9e Festival international du cinéma d'Alger (Fica). D'une durée de 96 minutes, ce film qui a ouvert la compétition du festival a été présenté devant le jury de la catégorie long métrage de fiction présidé par l'universitaire Nabil Boudraa et qui compte Yamina Bachir Chouikh, Safi Boutella, Kamel Mekesser et André Gazut comme membres. Sorti en 2017, Wadjib, conçu pratiquement comme un huis clos entre Abu Shadi, professeur divorcé vivant dans la ville de Nassira où il prépare les noces de sa fille, et Shadi son fils, architecte vivant en Italie qui rentre en Palestine pour l'occasion et qui accompagne son père pour distribuer en main propre toutes les invitations pour le mariage, comme le veut la tradition. Au fil des visites chez les amis et les proches, les tensions entre père et fils refont surface, le fils regardant sa ville depuis le prisme idéaliste de l'Occident a du mal à se retrouver dans l'environnement qu'il a quitté tout comme sa mère vivant aux Etats-Unis depuis qu'elle a abandonné sa famille. Le conflit entre père et fils éclate quand le père souhaite inviter un ami israélien au mariage, un invité que Shadi refuse catégoriquement, ce qui crée un climat de confrontation avec son père qui n'a jamais quitté le pays et s'adapte perpétuellement à sa réalité tout en nourrissant l'espoir de garder son fils auprès de lui. Ces deux regards sincères et réalistes brossent un tableau authentique de la société palestinienne et du mode de vie de la population en plus des relations entre père et fils qui se traduisent par de petites scènes et des situations souvent comiques. Projeté devant une salle comble, Wadjib avait reçu en 2017 les Prix du public et celui du jury au Festival international du film d'Amiens en France. Le 9e Fica qui s'est ouvert samedi en présence du ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, se poursuit à la salle Ibn Zaydoun de l'Office Riad El Feth jusqu'au 9 décembre. Neuf long métrages et neuf documentaires sont au programme de la compétition dont Le droit chemin de Okacha Touita, Rusty Boys du Luxembourgeois Andy Bausch, Une saison en France du Tchadien Saleh Harounou, L'autre côté de l'espoir» du Finlandais Aki Kaurismaki, Les silences de Lydie de la Burkinabè Aïssata Ouamara, Libre du Français Michel Tosca, Central Airport FHT de l'Allemand Karim Aïnouz, ou encore Enrico Mattéi et la révolution algérienne de Ali Fateh Ayadi. En outre, cinq courts métrages sont proposés aux cinéphiles dont Gauche-Droite de l'Algérien Mouti Dridi, ou encore Bidoun Hawiya de la Sahraouie Nayat Ahmed Abdesalam, en plus de quatre œuvres, hors compétition, Jose Marti, l'œil du canari du Cubain Fernando Perez, Pieds nus dans l'aube du Canadien Francis Leclerc, le documentaire L'enfant du diable de la Française Ursula Wernly-Fergui, en plus du dernier-né du réalisateur Rachid Bouchareb, Le flic de Belleville.