Ce n'est plus le cas maintenant. Surtout dans la vieille médina de R'Hiba où personne ne s'occupe plus de ce qui se passe derrière les murs de sa maison. D'ailleurs, les grandes familles qui composaient R'Hiba ont disparu de ces petites venelles et des derbs où ne restent parfois que des ruines ou des maisons qui menacent de s'écrouler. On ne voit plus, à l'orée de chaque saison ou à l'approche du Ramadhan, les habitants s'occuper du cadre bâti à la blancheur immaculée. On ne se réfugie plus que dans l'évocation de souvenirs du temps où les femmes, à la tombée du jour, à la veille de chaque maoussem, venaient allumer des bougies dans le mausolée de Sid EL Mazouni. Une tradition qui se perd, tant est-il que le mausolée est invisible sur la placette de R'Hiba, tellement encombrée par les taxis clandestins. Une placette mythique, avec son four banal, le dernier four banal centenaire, pourtant situé en plein centre-ville et qui se clochardise de plus en plus. C'est déjà la désolation, pour le flot de visiteurs quotidiens qui a emprunté le car pour se rendre à Tlemcen. Le soir, le spectacle est des plus affligeants : dépotoirs à ciel ouvert, véritable fief pour tous les animaux à quatre pattes, eaux stagnantes, amoncellement de restes de bâtis. Et même les trottoirs qui viennent d'être rénovés en partie n'apportent rien de nouveau ou de beau au quartier. Une réalité qui ne semble pas être vue par les élus locaux mais dont les habitants font des rapports chaque jour.