A la fois chercheur, historien, expert consultant et ancien directeur des archives d'Alger, Omar Hachi a revisité certains anciens sites architecturaux aidé en cela par des diapositives. Selon le spécialiste, l'Algérie a servi de terre d'exil à beaucoup d'étrangers. Certains d'entre eux, dont des Anglais, se sont lancés dans des constructions néo-mauresques à l'avénement du XIXe et XXe siècles. Selon Omar Hachi, dès 1846, certains palais ont fait l'objet de rajout ou d'éventrement de chambres pour en faire des entrées. Les Européens, dira-t-il, n'aimaient pas les entrées en chicane. En 1962, à l'avénement de l'indépendance, la plupart des habitations anciennes ont été occupées par des Algériens et la plupart des occupants de ces maisons de maître ont commis les mêmes bêtises que leur prédécesseurs en y modifiant l'architecture. Si la construction a été transformée pour être habitée, il n'en demeure pas moins que les jardins ont gardé leur structure initiale. Citons parmi ces endroits : Dar Bastandji, la villa Pouillon, la maison Hocine ou encore Djenane Zitoune. Le conférencier rappellera que Dar Bensïam n'existe plus depuis 2006. « Aujourd'hui, dira-t-il, on détruit des maisons pour construire autre chose. Il est navrant de constater que les vieilles maisons n'existent plus de nos jours. Je souhaite que les propriétaires des chefs-d'œuvre restants comprennent qu'ils ont des trésors qu'ils peuvent restaurer ». Concernant le joyau architectural du musée national du Bardo, Omar Hachi reviendra brièvement sur son historique. La légende raconte que ce site fut habité par trois deys : Hassen Pacha (1711 à 1798), Hassen Mustapha (juqu'en 1805) et Hocine Mustapha (1817 à1830). En 1895, la villa est vendue à un caïd de la région de Biskra, en l'occurrence, à Bouakkaj. Douze années plus tard, il la revend à Pierre Joret. En 1879, une extension a été faite pour servir d'écurie et de remise. En 1926, la fille Jorés — l'héritière légale — cède sa demeure au gouvernement général. Ce dernier décide d'en faire un musée. Durant la Seconde Guerre mondiale, l'édifice servira de repos aux alliés. En 1949, une extension est effectuée. Rattaché au musée, le premier noyau du laboratoire est mis en place en 1949. Ce n'est qu'en 1952, lors d'un colloque portant sur la préhistoire, que le laboratoire se substituera en un centre de recherches. Omar Hachi estime qu'en montant de la cour, les escaliers menaient à la terrasse. Une porte a été ouverte pour accéder dans la salle du musée. La chambre la plus importante a été gardée avec ses petites fenêtres qui servaient à l'époque à l'emplacement des bougies. Selon le spécialiste, le kiosque de la favorite, qui existe actuellement à droite, devrait existait à gauche. Quant au bassin se trouvant au milieu de la cour et à côté du diwan, Omar Hachi est convaincu qu'il servait de salle d'eau pour les femmes.