Tizi Ouzou compte 1450 villages, 1,3 million d'habitants et autant de décharges publiques. La densité démographique est de 150 h/m2. La «production» individuelle de la population en matière d'ordures ménagères est estimée à 0,7 kg par jour. Multipliée, la quantité est difficile à collecter avouent les responsables concernés en dépit des moyens humains et matériels dégagés par les pouvoirs publics. Il n'y a qu'à faire un tour dans les villes et à la campagne pour constater l'ampleur des dégâts causés à l'environnement. Faute de terrains, il est impossible de dégager un site dans chaque commune pour l'implantation d'une décharge, explique M. Oubabès, directeur de l'environnement de la wilaya de Tizi Ouzou. «On ne peut pas se passer de décharges intercommunales. C'est la seule solution», dit-il. Pour ce faire, son département a lancé une étude d'aménagement et d'assistance technique pour la réalisation de mini-centres d'enfouissement. 21 profitant à 48 communes ont été prospectés. Toutefois, ces projets risquent de ne pas aboutir en raison de l'opposition des citoyens qui contestent l'implantation de ces décharges aménagées dans leurs villages. «Ce sont des projets d'une grande utilité publique. Le déchet ménager est un sous-produit que nous devons valoriser. Il faut passer de la vision d'élimination à la récupération. Nous voulons installer une filière de récupération pour tirer profit de l'importance de ce gisement», fait remarquer notre interlocuteur. Il annonce par ailleurs l'acquisition de 4 bennes-tasseuses, 15 conteneurs, et 1400 poubelles pour la commune de Tizi Ouzou. De son côté, la direction des travaux publics a mis à la disposition de la collectivité 5 autres camions. Les communes de Draâ Ben Khedda et Tirmitine ont bénéficié pour leur part de 2 tracteurs à benne basculante. Le parc municipal est suffisamment doté pour faire face à une moyenne de 100 t de déchets ménagers générés quotidiennement par la commune de Tizi Ouzou, estime M. Oubabès. Une campagne a été menée avec mégaphone et prospectus à l'effet de sensibiliser les citoyens sur la nécessité de déposer leurs sacs entre 18 h et 20 h. A l'approche de la saison des grandes chaleurs, l'accumulation des immondices peut constituer un vecteur de maladies.