Titulaire d'un diplôme en pharmacologie dans une université canadienne, Mlle Kerrar Chérifa est responsable des laboratoires Mag Pharm, spécialisés dans les produits de phytothérapie. -Comment s'explique l'intérêt pour les médecines naturelles en général et la phytothérapie en particulier ? Nous ressentons le besoin d'un retour aux valeurs essentielles et à une vie saine proche de celle pour laquelle nous avons été programmés. Exposés à la pollution, soumis au bruit et confrontés au stress en permanence, nos organismes tendent à développer des réactions allergiques et des troubles fonctionnels. Avec les plantes médicinales, on agit en douceur et dans la durée. On prend le temps de rétablir les équilibres naturels. D'autres approches complémentaires à la médecine classique permettent de retrouver cet équilibre : l'acupuncture, l'ostéopathie, la massothérapie, en prenant en compte l'individu dans sa globalité. Mais le succès de la phytothérapie s'explique aussi par les énormes progrès réalisés dans la connaissance des plantes et de la médecine. Plusieurs usages traditionnels des plantes ont été validés scientifiquement. A titre d'exemple, l'usage traditionnel du thym « zaîtra » dans le traitement des voies respiratoires a été validé par un essai récent, à double insu (150 sujets), son efficacité a été confirmée pour le traitement de l'inflammation des voies respiratoires. L'OMS encourage l'utilisation des médecines naturelles et réalise un travail colossal de récolte de données relatives aux usages traditionnels des plantes et des différentes approches thérapeutiques traditionnelles. Cette médecine naturelle est-elle efficace ? Outre leur action aujourd'hui démontrée, les plantes offrent l'immense avantage d'agir en douceur, avec un minimum d'effets négatifs. Cette caractéristique de la phytothérapie lui confère une place privilégiée dans le traitement et la prévention de nombreuses affections courantes. Elle trouve une place privilégiée en pédiatrie où les troubles les plus courants sont fonctionnels : digestion, appétit, coliques, fragilité. Quelles précautions prendre dans l'usage de la phytothérapie ? Le fait que les plantes aient un effet thérapeutique implique nécessairement qu'elles peuvent être nocives, qu'il existe des doses précises à administrer et qu'il est important de bien identifier la plante avant son utilisation.Le processus allant de la plante au produit de phytothérapie doit donc respecter les normes strictes de qualité et de sécurité. A titre d'exemple, les plantes ne se cueillent plus n'importe où et n'importe comment. Le terrain, l'ensoleillement, la saison sont pris en compte, tant pour préserver les espèces sauvages que pour pouvoir récolter des plantes contenant un maximum de principe actif. D'autre part, le conseil averti du médecin ou du pharmacien est nécessaire. Quels produits de phytothérapie proposez-vous ? Nous avons développé la gamme phytopharm, présente en pharmacie depuis six ans déjà. Les produits phytopharm sont des plantes ou des associations de plantes présentées sous des formes pratiques d'utilisation : gélules, sirops, baumes, tisanes en infusettes. Ce sont des solutions aux troubles fonctionnels courants pour les adultes : sommeil, anxiété, surpoids, maux de gorge, toux des asthmatiques, cholestérol, etc. Et pour les plus jeunes : manque d'appétit, de concentration, coliques du bébé, etc. Phytopharm propose aussi des produits naturels extraits du cartilage de requin et de la carapace de crustacés très efficaces dans le traitement de fond de l'arthrose. Ces produits sont-ils disponibles sur le marché ? Ils sont disponibles en pharmacie exclusivement, selon les directives du ministère de la Santé et ils sont conseillés par de nombreux médecins et pharmaciens.