Après le centre d'hémodialyse de St Thérèse, c'est un autre qui ouvre ses portes à partir d'aujourd'hui. Il s'agit du centre de dialyse El Ferdaous, plage Fellah Rachid, à Annaba, où ont été installés 15 générateurs sur les 24 prévus. Le reste des générateurs suivra prochainement. Cette acquisition renforce les capacités d'accueil existantes au service d'hémodialyse de l'hôpital Ibn Sina (24 générateurs), des cliniques Saïdani et Aboumarouane ainsi que du centre Rénadial avec respectivement 20, 12 et 10 reins artificiels. L'événement est important. Au-delà de la prise en charge des malades locaux, sont également concernés nos compatriotes immigrés atteints de cette maladie. Faute de générateurs en nombre suffisant, ils ne pouvaient se déplacer pour rendre visite aux leurs sans risquer de mettre en péril leur vie durant leur séjour dans la région de Annaba. Leur appréhension a été prise en charge avec ce qui semble être une convention signée entre le centre hémodialyse El Fardaous et des organismes assureurs de l'Union européenne. C'est en tout cas ce que laisse entendre M. Belbey, gérant de ce centre : «Cette procédure ne concerne pas seulement nos compatriotes immigrés. Elle implique aussi les touristes étrangers ou les nationaux atteints d'insuffisance rénale chronique des autres régions du pays en séjour touristique dans notre région. Ils pourront bénéficier de séances dialyse remboursables par leur caisse d'assurances une fois rentrés chez eux.» Outre le cadre agréable qu'il offre aux hémodialysés ou tout autre visiteur, le centre El Ferdaous dispose d'un site internet qui peut être exploité pour les besoins des réservations. Il est prévu pour une centaine de malades. Doté d'un équipement sophistiqué, il offre toutes les commodités pour des séances trihebdomadaires de dialyse de 4 heures. Les centres d'hémodialyse de Annaba sont rigoureusement contrôlés par la direction de la santé et de la population, y compris dans le domaine des compétences médicales et paramédicales en charge des malades dialysés. Néphrologue, médecin chef de service, le docteur Mokrani n'a pas montré la même euphorie que bon nombre d'administrateurs en matière de disponibilité des moyens de prise en charge des insuffisants rénaux. «Les quelques centres de dialyse existants dans notre wilaya n'arriveront pas à répondre aux besoins énormes. L'insuffisance rénale chronique est une maladie qui se propage de manière inquiétante surtout auprès des populations rurales et celles issues de milieux défavorisés. C'est surtout le mauvais suivi du diabète, de l'hypertension artérielle et du manque d'hygiène de vie qui en sont la causes principale», a considéré ce praticien issu du secteur de la santé publique. Il est vrai qu'en l'absence d'une stratégie nationale de lutte et de prévention contre cette maladie chronique, les centres d'hémodialyse, les équipements sophistiqués, les compétences médicales et paramédicales, les personnels qualifiés, paraissent insuffisants. Absence également de stratégie dans le domaine de dons d'organes à l'origine de cette liste de malades en attente de greffe rénale qui continue à s'allonger.