L'extension anarchique des constructions dans le périmètre immédiat du plan d'eau du barrage de Mexa, interdite. Par ailleurs, puisqu'il s'agit de son périmètre non constructible, hypothèque très sérieusement la qualité des eaux de cet ouvrage de 60 millions de mètres cubes, destinés à l'alimentation en eau potable d'El Tarf et de Annaba et à l'industrie de la métropole régionale. La population, déplacée il y a une vingtaine d'année pour dégager l'assiette du barrage, s'est progressivement réinstallée au rythme d'une habitation par jour, nous dit-on. Le laxisme des autorités locales et celui de l'Agence nationale des barrages a fait en sorte qu'au fil des ans, ce retour est un acquis, et la population qui a érigé une agglomération en dur, exige aujourd'hui qu'elle soit approvisionnée en eau. Elle a déjà la route et l'électricité. Une demande somme toute légitime et derrière laquelle se cache les responsables pour couvrir leur incapacité à trouver une solution. Car, nous disent les techniciens de l'hydraulique, le problème est sans issue. S'il faut donner de l'eau à la population qui est installée sur le bord du plan d'eau, il faut prévoir l'assainissement, c'est la loi. Et dans ce cas, le réseau aura irrémédiablement pour exutoire les eaux du barrage Il est impensable, en effet, nous affirment nos interocuteurs, de croire qu'il existe une autre possibilité sauf celle, onéreuse, de rejeter les eaux usées en dehors du bassin versant. Il y a quelques semaines, le ministre des Ressources hydriques a inauguré le chantier de réalisation d'un nouveau barrage. Medjouda, qui se trouve en amont de celui de Mexa est d'une capacité équivalente. Il doit retenir le trop-plein. Ses eaux se déverseront dans celles du Mexa et elles seront forcément contaminées. Avec cela s'estomperont nombre des perspectives de développement qui se tissent autour de l'existence de ces deux grands ouvrages de mobilisation de l'eau. Aujourd'hui on sait, par expérience, qu'il coûte beaucoup plus cher de dépolluer une eau que de lutter au départ contre sa pollution. Pour le cas du Mexa, le problème est épineux et il passe obligatoirement, une fois encore, par le déplacement des habitants et probablement leur indemnisation.