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L'enseignement technique, un pan de notre souveraineté en péril
Publié dans El Watan le 21 - 05 - 2007

Le ministère de l'Education nationale, dans sa réponse aux professeurs de l'enseignement technique, a engagé le débat sur une fausse piste en déclarant que le taux d'échec des détenteurs du baccalauréat technique est de 80% en première année tronc commun universitaire. Nous n'allons pas, par éthique dans la discussion, dire que le ministère justifie la suppression de l'enseignement technique à cause de l'échec scolaire, ce serait faire un procès d'intention mais son argument élude trois faits. Le premier est que la cause de cet échec est en amont et non en aval à cause d'une mauvaise orientation. Le second fait est que tous les bacheliers de l'enseignement technique, qui sont orientés dans les branches professionnelles de l'université, réussissent à 80% et trouvent un emploi plus facilement. Le troisième fait est que, le taux national de réussite au baccalauréat que le ministère prend en tant qu'«indicateur» nous révèle que, ces dernières années, les bons scores au bac sont boostés par l'enseignement technique. Il faut se méfier donc de l'utilitarisme des chiffres qu'on récuse et qu'on accepte au gré des circonstances.
Un pas vers la marchandisation de l'école
L'échec scolaire est inhérent tout d'abord à la rupture du consensus social autour de la progression du droit aux études pour tous comme essence de la modernité. Le cas de la suppression de l'enseignement technique est illustratif de ce nouveau projet élitiste qui, désormais, empêche l'accès massif des jeunes à l'enseignement secondaire et à l'université. C'est la consécration de la libéralisation de la sphère socio-économique et la réduction du service public d'enseignement au profit de nouveaux prestataires liés à l'économie de marché. Dans cet ordre d'idées, l'introduction de l'enseignement informatique dans l'ensemble des établissements consacrera la mainmise des multinationales sur le marché des ordinateurs et des logiciels. Le marché du livre, livré à l'économie de marché, réduira l'accès au livre scolaire. Les premiers perdants sont les citoyens qui découvriront les conséquences de ce glissement de prérogatives au bénéfice d'autres prestataires dont l'objectif essentiel est le profit. L'exacerbation du chômage, la désindustrialisation et la déscolarisation vont rendre difficile aux jeunes leur intégration dans la société et leur ascension sociale.
Un pan de notre souveraineté est bradé
La tentation de freiner d'en «haut», «sans débat» la progression éducative d'un savoir hautement technique en supprimant les lycées techniques et technicums, sans principe de précaution, est un abandon d'un pan entier de notre souveraineté nationale. Ceux qui nous expliquent que certaines spécialités ont perdu leur double statut et que, mondialement, le cycle secondaire, l'enseignement général et technologique a pour finalité de préparer à l'université, enfoncent des portes ouvertes. Le constat est que dans le monde, cette étanchéité entre les deux savoirs est inexistante. L'étanchement de l'enseignement secondaire général aux savoirs strictement académiques est un non-sens au moment où l'université multiplie les filières professionnelles. C'est un affaiblissement des pôles d'excellence techniques, y compris à l'université. Le transfert de l'enseignement technique vers l'enseignement professionnel est purement comptable. Il s'inscrit dans la perspective d'un marché de la formation qui régulera les formations et les filières. Si l'enseignement permet l'étude systématique des savoirs et des techniques, il doit disposer d'un espace dans lequel la pluridisciplinarité puisse se constituer. Cet espace de convergence du savoir académique et des gestes techniques est le lycée technique.
Les tentatives de délocalisation de l'enseignement technique vers la sphère de l'enseignement professionnel affaibliront et tireront vers le bas l'enseignement technique et le mettront à la merci du marché. On ira de plus en plus vers des pôles d'enseignement professionnel préparant une main-d'œuvre qualifiée que vers une progression de la massification de l'enseignement technique. Ce processus mettra en péril un enseignement qui est un véritable vivier d'ingénieurs et de polytechniciens.
Le tri social au nom de la mondialisation
L'instauration de cette nouvelle réorganisation du secondaire favorise l'émergence d'un marché de la formation, c'est ce qui semble se concrétiser par l'ouverture des établissements privés, la démonopolisation du livre scolaire, la suppression de la gratuité du livre scolaire, l'homologation des moyens didactiques complémentaires et le marché juteux de l'informatique.
Avec l'ouverture du secteur de l'éducation au privé, il y a un risque sérieux d'atomisation et d'émiettement et de marchandisation de l'enseignement, puisque le marché va mettre en compétition ceux qui peuvent accéder à ce savoir et ceux qui en seront exclus. On est bel et bien devant une réforme, qui, au nom de la nécessaire modernité, rompt le consensus du droit aux études pour tous. De fait l'accès en masse des jeunes à l'enseignement secondaire est remis en cause par cette nouvelle réorganisation.
Le projet éducatif initial de démocratisation de l'enseignement, qui avait pour objectif d'amener le maximum d'élèves à la fin du secondaire, a été abandonné par les élites au pouvoir. Le projet loi d'orientation scolaire installe un tri social en fonction du niveau, ce qui aggrave les écarts entre les élèves et développe une inégalité devant les études. Les élèves performants iront vers le secondaire qui leur ouvrira les portes de l'université, les autres seront orientés vers l'enseignement professionnel.
La question est donc aujourd'hui de savoir si l'on peut se passer de l'enseignement technique ou si l'on veut le supprimer. Si l'on considère que l'accès au savoir technique est une nécessité pour un pays en voie de développement, alors il faut que ce projet soit défendu comme une partie de notre souveraineté nationale car, sans savoir technique, nous serons obligés de faire appel à l'assistance technique dans toutes les activités de maintenance, mais aussi de conception. Si l'enseignement technique est tiré vers le bas, le projet d'une politique industrielle est impossible. Faire accéder les élèves à l'esprit d'industrie nécessite un haut niveau éducatif et une forte volonté politique, car l'enseignement technique coûte cher et va à l'encontre des tendances actuelles de désengagement financier de l'Etat dans l'éducation.
L'auteur est Secrétaire général du CLA


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