En réponse à l'appel du MCB (Mouvement culturel berbère) et de la coordination des étudiants de Bouira, la ville de l'ex-Hamza a vibré, hier dans la matinée, au rythme des slogans de l'opposition démocratique tout en rappelant aux tenants du système leurs engagements quant à la prise en charge de la revendication identitaire. En effet, quelques centaines de personnes sont venues crier leur ras-le-bol face à ce qu'ils ont appelé « le déni de droit et la pérennisation du système rentier ». La marche qui s'est ébranlée vers 10h, à partir du stade Bourouba Saïd, s'est ainsi poursuivie à travers l'artère principale de la ville menant au siège de la wilaya, où une prise de parole a été improvisée. Ainsi, les orateurs, dont Chabane Meziane, se sont adonnés à un véritable réquisitoire contre « le régime » qu'ils accusent d'avoir « spolié la volonté populaire et mis au pas les libertés démocratiques pour lesquelles des générations entières se sont sacrifiées ». Brahimi Ali, ex-détenu d'avril 1980, qui prendra la parole juste après, ne manquera pas d'afficher sa satisfaction quant au retour du MCB (Mouvement culturel berbère) sur le terrain de la contestation populaire. Car, selon lui, « le MCB a ouvert le chemin à la revendication démocratique, au combat pour le respect des droits de l'homme et des libertés démocratiques sans jamais renier les acquis du mouvement national ». Après cela, l'orateur qui s'adressait particulièrement aux étudiants, a exhorté ces derniers à reconstituer le mouvement et à mieux s'organiser pour redonner vie à cette dynamique citoyenne qui, suivant son propos, « est un cadre unificateur qui a de tout temps réparé ce que la politique politicienne a détruit ». D'autre part, évoquant les menaces qui pèsent sur le leader du MAK (Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie), Ferhat M'henni, l'orateur salua ce dernier et dira que le mouvement lui apporte tout le soutien qu'il mérite en tant que militant de la cause. Par ailleurs, il est utile de souligner que la manifestation a eu lieu sans incidents. Néanmoins, des tiraillements n'ont pas manqué à se faire jour entre les différents organisateurs. En effet, nous apprenons que la marche des étudiants allait être perturbée à cause d'un différend entre deux groupes dont l'un proposait de défiler avec des drapeaux noirs et un autre qui a choisi de brandir l'emblème national. Un différend de taille, selon certains observateurs, car mettant aux prises des tendances qui auraient bien des comptes à régler. A noter enfin que les animateurs du mouvement citoyen ont brillé, hier, par leur absence sur le terrain, en dépit d'un appel à une marche qu'ils ont diffusé la veille.