Dans les wilayas de Tizi Ouzou, Béjaïa et Bouira, plusieurs activités ont été organisées dans le cadre de la célébration de la date symbolique du 20 Avril. Ils étaient environ 150 personnes à répondre, jeudi dernier, à l'appel à la marche lancée par le leader du Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK), ferhat M'henni, à l'occasion de la célébration du double anniversaire du Printemps berbère de 1980 et du printemps noir 2001. Plusieurs slogans, dont certains mettaient en exergue la revendication du MAK, à savoir l'autonomie de la Kabylie, d'autres pour dénoncer le terrorisme, et d'autres encore pour rendre hommage aux martyrs du Printemps noir et de la démocratie en Algérie sont inscrits sur les banderoles qui ont émergé au-dessus des têtes de ceux qui ont pris part à cette marche qui s'est ébranlée, à 11h, de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou sous une forte surveillance policière. Sous un temps pluvieux, les marcheurs, à leur tête l'ancien militant de la cause berbère Ferhat M'henni et l'ex-délégué du mouvement ci-toyen se revendiquant de l'aile anti-dialoguiste ont emprunté la rue Lamali-Ahmed, longeant le CHU de Tizi Ouzou, et se dirigeaient vers le centre-ville via l'artère principale, portant le nom Abane-Ramdane, en scandant des slogans contre le terrorisme et le bâathisme et aussi pour l'officialisation de tamazight. Au fur et mesure que la marche avançait vers l'ancienne mairie, des citoyens venaient grossir les rangs en même temps que des commentaires condamnant le projet de l'autonomie cher à Ferhat M'henni fusaient par-ci, par-là. Dans la journée d'hier, c'était aux compagnons de Belaïd Abrika d'organiser une cérémonie de recueillement à la mémoire des victimes du Printemps noir et de Matoub Lounès. Ainsi, près d'une cinquantaine de personnes ont assisté au dépôt de gerbes de fleurs sur les deux stèles érigées à leur mémoire, dans le centre-ville pour les victimes des évènements de 2001, et devant la gare routière pour Matoub Lounès. La coordination locale des étudiants a choisi, quant à elle, dans le cadre de son programme commémoratif, qui a débuté depuis une semaine déjà, de se recueillir sur la tombe de Mouloud Mammeri où ils ont déposé, dans la matinée d'hier, une gerbe de fleurs à sa mémoire. La maison de la culture Mouloud-Mammeri, qui a concocté un riche programme culturel pour célébrer le Printemps berbère, a consacré la journée d'hier à des activités d'ordre culturel. La pièce théâtrale Ulac am nukni, le chant gnawi avec Rachid Terki et la musique chaâbi sont entre autres activités qui étaient à l'honneur. Dans la wilaya de Béjaïa, plusieurs manifestations se sont déroulées ce week-end pour célébrer le 27e anniversaire du Printemps berbère. Outre la marche organisée par quelque 150 lycées, mercredi, à Sidi Aïch, plusieurs établissements scolaires et associations ont tenu à marquer cette date historique. À Akbou, l'association Etoile culturelle a concocté pour ce rendez-vous un programme d'activités riche et varié. Journée d'étude, exposition, rencontre interlycées et recueillement sur les tombes des martyrs des évènements de Kabylie et sur la tombe de Mouloud Mammeri à Taourirt Mimoun étaient au menu durant deux jours. L'association AAT de la résidence universitaire Targa Ouzemour n'a pas été en marge de cet événement en organisant une semaine culturelle comportant, notamment, des activités artistiques, des portes ouvertes sur l'enseignement de tamazight à l'université de Béjaïa et une conférence-débat animée par Ferhat M'henni. Pour sa part, la coordination intercommunale de Béjaïa a organisé vendredi un rassemblement à Béjaïa pour rendre un vibrant hommage à tous ceux qui se sont sacrifiés pour la “réapparition de notre langue et de notre identité”, notent-ils dans leur déclaration. À Bouira, les évènements du Printemps berbère et ceux du Printemps noir ont été célébrés au niveau de la wilaya. Pour cette année, le programme des manifestations culturelles à travers les établissements scolaires avait dominé. Jeudi, la quasi-totalité des établissements scolaires primaires, moyens et secondaires avaient consacré cette journée à de nombreuses activités théâtrales, de chants, chorale et expositions artisanales. Les associations culturelles de leur côté ont célébré l'événement au niveau des différents villages berbérophones et des galas artistiques ont été organisés avec la participation de jeunes talents de la wilaya. Au niveau du centre universitaire, l'association Assirem Nedjerdjar avait tracé un riche programme à cette occasion : un tournoi sportif de handball, des exhibitions, des galas artistiques et des conférences animées par les acteurs du mouvement de 80, à l'instar d'Ali Brahimi, l'un des détenus politiques des années 80 qui avait animé une conférence au centre universitaire de Bouira et à M'chedallah sur invitation du Mouvement culturel berbère. Hier, une marche a été organisée au niveau de la ville de Bouira par les archs. Samir Leslous/ A. Hamouche/A. Debbache