Un mot sur BMT. Bejaia Mediterranean Terminal (BMT) est le fruit d'une joint-venture qui s'est concrétisée entre le Port de Béjaïa et la société singapourienne Portek. L'objet social de BMT est d'opérer un terminal à containers au port de Béjaïa, autrement dit c'est charger et décharger les navires (manutention), l'acconage (travail sur le parc à containers) et éventuellement la logistique. Qu'est-ce qui a présidé au choix de Portek sur le Port de Béjaïa ? Il faut dire que Portek a été très actif en Algérie depuis 2002. Portek ciblait deux secteurs : le secteur du transport portuaire et l'énergie. L'intérêt des opérateurs singapouriens s'est porté directement sur l'Algérie pour s'y installer, encouragés en cela par les importantes opportunités d'investissement et de développement. Où en êtes-vous une année après votre entrée en activité ? 2006 a été pour nous l'année de démarrage des activités. Il y a encore beaucoup de points à parfaire et d'équipes à former. 90% de nos équipes ont moins de 35 ans. Ceci est certes un bon signe pour l'entreprise mais ces équipes manquent d'expérience. Pour 60% de ces jeunes, c'est leur premier emploi. Il a fallu donc axer énormément sur le volet formation. BMT a-t-il tenu ses engagements de démarrage ? Pour faire passer le projet de la joint-venture au CPE, il a fallu s'engager sur certains objectifs commerciaux, financiers mais aussi de démarrage de l'entreprise. Nous avons tenu nos engagements pour les trois premières années en matière de prestations de services à fournir, d'embauche et de formation du personnel. A propos du recrutement, on a bouclé l'année 2006 avec 250 postes d'emploi directs créés au lieu de 150 prévus initialement. L'aboutissement de la joint-venture s'est-il déroulé sans contraintes ? Sur le marché algérien, il y a des contraintes de plusieurs ordres. S'agissant de la privatisation de l'activité portuaire, les textes n'existent pas encore et ceux qui existent manquent parfois de clarté. Pour le cas de BMT, il a fallu pratiquement les créer. Le contrat de partenariat, le contrat de concession, le protocole d'accord n'existaient pas. Le Port de Béjaïa, la SGP Sogiport et le ministère des Transports ont travaillé fort pour créer ce cadre. Nous avons perdu énormément de temps pour le mettre en place. Ceci, à mon avis, est une contrainte majeure. L'autre contrainte relevée est celle liée à l'attraction de l'investissement étranger. Je dois dire qu'il n'est pas fait suffisamment. Il n'y a pas de pragmatisme dans notre démarche pour trouver des partenaires. Nous n'avons pas de stratégies de partenariat. Quel est le statut du BMT ? BMT est une filiale de l'Entreprise portuaire de Béjaïa (EPB) dans la mesure où elle détient 51% des actions. Votre présence au Salon de la logistique et du transport du Munich s'inscrit dans quel cadre ? C'est l'autorité portuaire qui a demandé à ce que BMT participe à cet important salon en ce sens où il représente un cas d'école de partenariat réussi. C'est un gage d'assurance pour les investisseurs étrangers désirants s'établir en Algérie. Quels sont vos objectifs à long terme ? Comme première étape nous avons réalisé les objectifs des deux partenaires, le Port de Béjaïa et Portek. Maintenant, c'est BMT qui prend les choses en main. Un busines plan de cinq ans a été mis en place et présenté au conseil d'administration de BMT. Nous nous basons sur notre expérience de 2006 pour payer notre objectif à l'horizon de 2011.