La Coordination nationale des syndicats des ports d'Algérie (CNSPA) rejette les négociations en cours avec le groupe émirati Dubai Port Wold pour la gestion du terminal à containers du Port d'Alger, est-il indiqué dans une déclaration de cette organisation qui s'est réunie les 1 et 2 juillet à l'hôtel Safir, à Alger. La confédération reproche au ministère des Transports, à la société de gestion des participations des ports (Sogeports) et à l'ex-ministère des Participations de l'Etat de ne pas l'avoir associée dans le processus de négociations avec le groupe public émirati pour la signature d'un accord de concession de cette importante infrastructure du Port d'Alger. La CNSPA rappelle qu'elle s'oppose catégoriquement à la privatisation des ports algériens. Aussi, elle appelle les autorités concernées à « mettre un terme au processus de partenariat et de privatisation quelle que soit la nature concernant les ports prise unilatéralement sans la consultation du partenaire social ». Elle se prononce également contre la mise en place des autorités portuaires par le décret exécutif de 1999. La confédération refuse l'application d'un décret adopté par le gouvernement le 28 mars 2006 qui prévoit l'ouverture des activités de remorquage, de manutention et d'aconage. Elle demande, par ailleurs, la révision de certaines dispositions de la convention signée avec STH (Sonatrach) et du projet de filialisation du remorquage. L'entreprise publique émiratie Dubai Ports World, avec laquelle les pouvoirs publics sont en négociations avancées pour la gestion du terminal à conteneurs du Port d'Alger, est devenue numéro deux mondial après avoir racheté l'opérateur portuaire britannique Peninsular and Oriental (P&O) en février 2006 pour 5,7 milliards d'euros. Elle est implantée aux Emirats arabes unis, en Chine, en Roumanie, en Allemagne, au Venezuela, en Inde et en Arabie Saoudite. DP World possède 29 terminaux à conteneurs dans 18 pays. Grâce à l'acquisition de P&O, elle détient par ricochet les activités de logistique précédemment dévolues à l'opérateur britannique dans une centaine d'autres ports, ainsi que dans le transfert par ferries, notamment en France et en Grande-Bretagne. DP World avait, rappelle-t-on, défrayé la chronique en faisant une offre pour le rachat de six ports américains, mais qui n'avait pas abouti en raison du veto du Congrès américain. Si les négociations avec DP World aboutissent, ce partenariat sera le deuxième du genre conclu avec une entreprise étrangère pour la gestion d'un terminal à conteneurs, après celui entre l'Entreprise portuaire de Béjaïa (EPB) avec le groupe singapourien Portek en vertu duquel a été constituée une joint-venture baptisée « Béjaïa Mediterranean Terminal (BMT) », pour l'organisation et l'exploitation d'un terminal polyvalent pour le traitement du conteneur et des céréales. L'EPB en détient 51% et Portek 49%. Les activités commerciales de la BMT ont commencé début juillet 2005.