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Le centième anniversaire du scoutisme (1907-2007). (1re partie)
Publié dans El Watan le 02 - 07 - 2007

Le mouvement, qui compte aujourd'hui près de 30 millions de membres répartis dans 160 pays, fut fondé par lord Robert Baden-Powell. Robert Stephenson Smyth Baden-Powell, dit «BP», est né le 22 février 1857 dans le quartier de Paddington à Londres.
Il est le huitième des 10 enfants du révérend Baden-Powell, professeur de mathématiques à l'université d'Oxford, et d'Henriette Grace Powell. Son père décède alors qu'il a 3 ans. Il fait ses études au collège de Chartehouse qui est réputé pour sa discipline. Il rate ses examens d'entrée à l'université. Il se présente alors à l'Ecole militaire et obtient la seconde place au concours d'entrée, à 19 ans (1876).
En 1877, il est envoyé comme sous-lieutenant en Inde. C'est pendant ses loisirs qu'il s'intéresse plus particulièrement au travail des éclaireurs et qu'il se rend compte de leur importance dans les opérations militaires. A l'âge de 26 ans, il est promu capitaine. Son régiment est déplacé en Afrique du Sud, où il a l'occasion d'entrer en contact avec les «éclaireurs» indigènes pour lesquels il a beaucoup d'admiration. Il se perfectionne ainsi dans l'art de l'approche et de l'exploration. C'est en Afrique qu'il a, pour la première fois, la possibilité de former des éclaireurs militaires selon ses méthodes : il les forme en petites unités ou patrouilles, chacune sous les ordres d'un chef, et attribue aux plus méritants un insigne dont le dessin s'inspire du point nord de la boussole, très similaire à ce qui deviendra le badge du scoutisme mondial.
Il a une brillante carrière militaire, respecté et obéi parce qu'il est un chef qui donne exemple. L'événement qui le rend célèbre dans tout l'Empire britannique est le sauvetage de la petite ville de Mafeking en 1899, durant la guerre des Boers (contre les Hollandais). Avec beaucoup d'astuce et de courage communicatif, il réussit à sauver la ville qui est assiégée depuis 217 jours par des troupes ennemies quatre fois plus nombreuses. Il utilise les jeunes de la ville comme estafettes (pour transmettre des messages à pied et à vélo), comme observateurs, sentinelles ou éclaireurs. A la libération de la ville, le 16 mai 1900, il est acclamé comme un héros et nommé major-général. Il prouva que des jeunes étaient tout à fait capables de réussir une mission, pourvu qu'on leur fasse confiance.
Il publie ses observations sous le nom de Scouting (l'art des éclaireurs) dans un petit fascicule destiné aux militaires appelé : Aids to scouting. A son retour au Royaume-Uni, il est accueilli triomphalement. Il constate que Aids to scouting a un immense succès auprès des garçons britanniques et est utilisé par des éducateurs. Il reçoit même beaucoup de courriers lui demandant des conseils. Marqué par la jeunesse britannique des quartiers désœuvrés, souvent en mauvaise santé et délinquante, il décide de mettre en pratique tous les principes qu'il a observés à la guerre au service de jeunes garçons et dans une optique de paix. «A la fin de ma carrière militaire, dit Baden-Powell, je me mis à l'œuvre pour transformer ce qui était un art d'apprendre aux hommes à faire la guerre, en un art d'apprendre aux jeunes à faire la paix ; le scoutisme n'a rien de commun avec les principes militaires.»
Premier camp de scoutisme
En 1907, alors âgé de 50 ans, il organise un camp de quinze jours avec une vingtaine de garçons de différentes classes sociales sur l'île de Browsea (au sud de l'Angleterre). Il y teste ses idées d'éducation par le jeu, d'indépendance et de confiance. Il inaugure ce camp le 1er août à 8h, en soufflant dans sa corne de koudou. A la suite de ce camp, il écrit un ouvrage sur la manière dont le scouting pouvait être adapté à la jeunesse qu'il appelle : Scouting for boys (éclaireurs). Avec ce livre, il tente de lancer un nouveau mouvement autonome. Il crée la base du scoutisme avec les cinq buts : santé, sens du concret, personnalité, service, sens de Dieu. Ainsi que les dix articles de la loi scoute qui n'imposent aucune interdiction mais proposent une hygiène de vie que chaque adhérent promet d'essayer de mettre en pratique (faire son mieux). En 1910, il différencie trois classes d'âge : les louveteaux
(8-11 ans), les éclaireurs (12-17 ans), les routiers (17 ans et +).
Et sur les conseils du roi du Royaume-Uni Edouard VII, il démissionne de l'armée pour prendre la direction du mouvement qu'il vient de lancer. En 1918, il publie une revue intitulée Girl guiding edition. Il appelle le mouvement féminin les «Guides» plutôt que scoutes ou éclaireuses, car il estime que leur rôle n'est pas d'éclairer mais de guider. «Une femme qui est capable de se tirer d'affaire toute seule est respectée aussi bien par les hommes que par les femmes. Ils sont toujours prêts à suivre ses conseils et son exemple, elle est leur guide». Son épouse, Olave Saint Claire Soams, devient chef guide mondiale.
Le mouvement prend vite beaucoup d'importance et se développe dans de nombreux pays du monde. Le Jamboree de 1920 réunit pour la première fois des scouts de 21 pays. Baden-Powell fut nommé World Chief (chef scout mondial). En 1927, il est anobli par le roi Georges V. Il prend le nom de Lord Baden-Powell of Gilwell, du nom d'une propriété qu'il a reçue de la famille Mc Laren pour en faire un centre de formation des chefs.
Baden-Powell et son épouse passent beaucoup de leur temps à parcourir le monde pour soutenir le scoutisme dans son développement. A la fin de sa vie, il se retire au Kenya et fait parvenir aux scouts du monde entier son dernier message : «Cela est juste un petit mot d'adieu pour vous rappeler quand j'aurai disparu, que vous devez tâcher dans la vie d'être heureux. Que cela paraît facile et agréable, n'est-ce pas ? C'est tout d'abord par la bonne action quotidienne que vous apprendrez à apporter le bonheur aux autres. La meilleure manière d'atteindre le bonheur est de le répandre autour de vous.
J'ai eu une vie très heureuse, et j'aimerais qu'on puisse en dire autant de chacun de vous. Je crois que Dieu vous a placés dans ce monde pour y être heureux et jouir de la vie. Ce n'est ni la richesse ni le succès, ni l'indulgence envers soi-même qui créent le bonheur. L'étude de la nature vous apprendra que Dieu a créé des choses belles et merveilleuses afin que vous en jouissiez. Contentez-vous de ce que vous avez et faites-en le meilleur usage possible. Regardez le beau côté des choses et non le plus sombre. Essayez de laisser ce monde un peu meilleur qu'il ne l'était quand vous y êtes venus et quand l'heure de la mort approchera, vous pourrez mourir heureux en pensant que vous n'avez pas perdu votre temps et que vous avez fait ‘'de votre mieux''. Soyez prêts à vivre heureux et à mourir heureux. Soyez toujours fidèles à votre promesse, même quand vous serez adultes. Que Dieu vous aide. Votre ami, Baden-Powell.» Il meurt le 8 janvier 1941 au Kenya où il est enterré à Nyeri au pied du Kilimandjaro. Sur sa tombe est gravé un signe de piste (symbole), le signe «fin de piste, retourner» et qui peut être interprété par : «Je suis rentré chez moi». Lady Baden-Powell continua son rôle de lien entre les éclaireurs du monde entier. Elle est décédée le 25 juin 1978 en Angleterre. Elle est enterrée à côté de Baden-Powell.
Le scoutisme a commencé à se répandre à travers la Grande-Bretagne et l'Irlande et il s'étend rapidement dans l'ex-Empire britannique. Gibraltar, Malte, le Canada, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et l'Afrique du Sud quelques années après. Le Chili est le premier pays hors des dominations britanniques à posséder un mouvement scout reconnu. Après la Belgique, l'Inde, Singapour, la Suède, la Suisse, le Danemark, la France, la Russie, la Finlande, l'Allemagne, la Norvège, le Mexique, l'Argentine, la Grèce et les Etats-Unis. Le premier rallye scout s'est tenu au Crystal Palace à Londres en 1910. Il attira 10 000 garçons ainsi que de nombreuses filles. Le scoutisme va vite se révéler comme une méthode d'éducation active d'une grande valeur et va s'étendre en quelques décennies dans le monde entier. Aujourd'hui, il y a plus de 30 millions de scouts dans plus de 160 pays du monde entier.
Le scoutisme algérien, Une école de formation militaire
Concernant l'historique du scoutisme musulman algérien, il peut se retracer à travers différentes étapes. La création des premiers groupes scouts musulmans en Algérie peut se situer au lendemain du «centenaire» (1930). D'une façon sporadique, et animés par des Algériens ayant fait du scoutisme au contact des unités européennes implantées en Algérie, ces groupes étaient la concrétisation de la volonté du peuple de créer des groupes animés, dirigés par des Algériens et ayant des objectifs en rapport avec le courant de rénovation algérienne. Leurs dirigeants les plus engagés voyaient dans le scoutisme une école de formation militaire, où l'attrait de l'uniforme, de la rude vie des camps, des techniques paramilitaires devaient préparer les futurs «soldats algériens».
L'expression «djounoud el moustaqbal» était fréquemment employée. Ces premiers groupes étaient indépendants les uns des autres et régis par la loi de 1901. Le besoin de se regrouper se fit pourtant sentir. En juillet 1939, à El Harrach naissait la Fédération du scoutisme musulman algérien, mais l'unité fut brève. En décembre 1939, il y avait deux fédérations : les Scouts musulmans algériens et les Eclaireurs musulmans algériens qui étaient présidés respectivement par Mohamed Bouras et Omar Lagha. Ces deux pionniers du scoutisme musulman algérien furent lâchement exécutés par le colonialisme français. Pendant la guerre mondiale 1939-1945, la plupart des chefs étant mobilisés, les SMA mis en demeure d'adhérer soit aux Scouts de France (SDF), soit aux Eclaireurs de France (EDF) préférèrent rester en marge du scoutisme français. L'administration organisa des stages pour les chefs scouts musulmans pour, d'une part, faire ressortir le côté éducatif du scoutisme et ce, afin de faire comprendre leur erreur aux chefs qui voyaient dans le scoutisme un mouvement militaire et par conséquent, un mouvement dangereux pour le colonialisme et afin de faire intégrer le scoutisme musulman dans le scoutisme français appelé à veiller sur l'orthodoxie de l'action des scouts musulmans, d'autre part. L'année 1941 est marquée par une vague de répression lancée à l'encontre des nationalistes et se soldant par de nombreuses arrestations. Accusé «d'actions subversives et de collaboration avec les Allemands», le chef, premier président des SMA, Mohamed Bouras est arrêté et incarcéré dans une prison militaire de Bab El Oued.
Le 8 mai 1941, en dépit des pressions et des tortures qu'il subit, il ne prononce aucun mot susceptible de compromettre ses amis. La justice colonialiste décide alors d'assassiner ce patriote au courage exemplaire. Une cour martiale, constituée en hâte, prononce sa condamnation à mort, le 14 du même mois. Très digne devant le peloton d'exécution, il refuse de mettre sur les yeux le bandeau que lui présentent ses bourreaux. Il meurt courageusement, à l'aube du 27 mai 1941, laissant son foyer dans le dénouement le plus complet avec cinq garçons en bas âge, dont l'aîné était à peine âgé de 11 ans. Il mourut courageusement et la jeunesse algérienne, les scouts en particulier, le considèrent comme un patriote, martyr de la cause nationale. Le 27 mai est commémoré chaque année comme Journée nationale des scouts musulmans algériens, en mémoire au précurseur du mouvement SMA.
Cette exécution était un coup de poignard dans le dos de la Fédération des scouts musulmans algériens, le but étant de décourager et d'affaiblir ce mouvement. Mais le résultat obtenu fut, contrairement aux prévisions de l'administration, l'unité du scoutisme musulman algérien réalisée pratiquement au début de 1944. Le rassemblement de Tlemcen (juillet 1944) où plus de 500 jeunes chefs représentant la plupart des groupes scouts de l'Algérie a fait apparaître la puissance du mouvement SMA.
S'imposant à l'administration coloniale, le scoutisme musulman algérien reçoit son agrément officiel. Le scoutisme musulman algérien montrait également son véritable aspect : école du nationalisme. De nombreux groupes scouts abritaient les cellules clandestines du parti nationaliste. Ce fut là la réalité fondamentale du scoutisme musulman algérien.
Lors de la répression de mai 1945, des centaines de jeunes scouts ont été lâchement exécutés, d'autres ont été torturés puis déportés dans des camps de concentration. Sous la poussée d'une ardente jeunesse, le mouvement SMA durcit sa position. Au cours de la guerre de libération, les chefs et les routiers réagissent comme tout le peuple algérien : adhésion individuelle au Front et à l'ALN. (A suivre)
L'auteur est : Membre du Conseil national des SMA.
Membre du Bureau national des anciens SMA


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