Le dialogue doit être élargi. Les dix pays membres du forum 5+5 veulent insuffler un peu de sang neuf au Forum 5+5. Après une réunion de deux jours à Cordoue, en Espagne, qui a pris fin hier, les ministres des Affaires étrangères des pays membres (Espagne, Italie, France, Portugal, Malte, Algérie, Maroc, Libye, Tunisie et Mauritanie) sont tombés d'accord pour renforcer le dialogue et élargir le débat et la coopération en incluant d'autres thèmes comme l'éducation et l'environnement. Ils se sont ainsi engagés à donner une « »nouvelle impulsion » à ce « Forum de dialogue en Méditerranée occidentale 5+5 ». Miguel Angel Moratinos, chef de la diplomatie espagnole et président de la réunion, a déclaré que les conférences thématiques entre les pays vont s'étendre à de « nouveaux champs de coopération ». Cela, explique-t-il, avec l'organisation d'une conférence ministérielle sur l'éducation. Cette conférence sera chapeautée par la France et la Tunisie et aura lieu au deuxième semestre 2009, précise-t-il. Une autre conférence ministérielle devrait se tenir en Algérie sur l'environnement. Les diplomates réunis à Cordoue ont, en outre, souhaité l'organisation d'un sommet des chefs d'Etat des dix pays en 2010. Les participants estiment que ce forum est « complémentaire » du projet, pour l'instant enlisé, de l'Union pour la Méditerranée (UPM) et peut servir de « laboratoire d'idées » pour de futures coopérations dans le cadre de l'UPM. Les réunions sectorielles déjà existantes ont une « valeur spécifique », notamment pour aborder le thème de l'immigration clandestine, ont-il indiqué. La Méditerranée occidentale, selon bien des spécialistes, demeure la principale porte d'entrée en Europe des immigrés clandestins de l'Afrique sub-saharienne. Ce phénomène qui prend de l'ampleur ces dernières années reste parmi les principales préoccupations des pays membres. L'agression israélienne contre Ghaza était également au centre du dialogue des 5+5. Les dix pays de la Méditerranée occidentale ont exigé d'Israël un « gel complet et immédiat des colonisations dans les territoires palestiniens ». En particulier à Jérusalem Est. Les participants estiment que la poursuite des opérations de colonisation est contraire au droit international. « Les ministres marquent leur exigence d'un gel complet et immédiat des activités de colonisation, qui sont contraires au droit international (...) dans tous les territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem Est, en évitant des activités illégales portant atteinte au statut de Jérusalem », ont déclaré dans leur rapport final les participants au forum. Les membres du Dialogue 5+5 insistent sur l'urgence de l'avènement d'un Etat palestinien pour qu'il y ait paix dans la région. « Les dix pays lancent un appel urgent pour garantir et rendre possible que la solution de deux Etats vivant en paix et sécurité, Israël et Palestine, soit une réalité », a indiqué Miguel Angel Moratinos, ministre espagnol des Affaires étrangères, qui présidait cette réunion avec son homologue marocain, Taïeb Fassi-Fihri. Pour lui, l'appel est clair : la colonisation doit impérativement cesser en Palestine. Ce vif appel de dix pays du pourtour méditerranéen serait-il entendu ? L'Etat israélien y répondra-t-il favorablement en abandonnant ses nouvelles colonies en Cisjordanie et à Jérusalem ? Une chose est sûre : l'agression contre Ghaza, qui a coûté la vie à des centaines de Palestiniens dont des bébés et des enfants, a suscité l'indignation de la communauté internationale. Plusieurs organisations de défense des droits de l'homme ont déposé plainte contre l'Etat israélien. Des avocats norvégiens ont annoncé hier qu'ils allaient déposer plainte contre de hauts responsables israéliens, y compris l'ex-Premier ministre, Ehud Olmert, pour « crimes de guerre » et « violations graves des droits de l'homme » lors de la guerre à Ghaza.