L 'Association des femmes algériennes pour le développement (AFAD), récemment intégrée au réseau africain de la Cimade et très active au sein du Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR), a été sollicitée hier pour participer à une mobilisation de grande ampleur à l'occasion des élections européennes qui auront lieu en juin 2009. Cet appel à la mobilisation prévue pour le 17 mai prochain à travers les pays des deux rives de la Méditerranée est initié par le collectif « des Ponts-pas des murs », qui rassemble 330 organisations progressistes de défense des droits des migrants issues du Sud et du Nord. « A travers cet appel à une mobilisation d'une aussi grande ampleur, le collectif "des Ponts-pas des murs" entend demander aux candidats aux élections européennes de s'engager à placer le respect de la justice, des droits et de la dignité humaine au cœur des politiques alternatives en matière de migration et de développement », explique Mme Mounira Haddad, la présidente de AFAD. Pour mémoire, cette association représentera l'Algérie dans le projet régional de défense des droits des migrants, demandeurs d'asile et réfugiés. Un projet initié à partir de Dakar (Sénégal) par la Cimade et auquel, outre l'Unesco, sont associées des ONG du Maroc, de la Mauritanie, du Mali, du Niger et du Sénégal. S'étalant sur trois années (2009-2012), il devra aboutir à l'élaboration d'un rapport exhaustif sur la situation des migrants, demandeurs d'asile et réfugiés dans ces six pays. Une fois finalisé, le document sera soumis aux instances européennes à l'effet de revoir sa politique de migration. Dans la perspective de sa participation au mouvement de mobilisation du 17 mai, AFAD a été destinataire d'un document de plaidoyer élaboré pour la circonstance par le collectif « des Ponts-pas des murs ». Dans ce qu'il a qualifié de tronc commun de la mobilisation nord-sud, le collectif reprend sa position initiale qu'il a clairement manifestée dans ses 70 recommandations. La présidente de AFAD a, en outre, fait savoir que le document en question est essentiellement destiné aux candidats aux élections européennes. Chaque pays pourra ensuite le décliner selon son contexte national et l'adapter pour une diffusion auprès du grand public. Selon elle, dans ledit document de plaidoyer du collectif, l'UE est entre autres appelée à repenser les relations nord-sud, dans le cadre du respect du droit international, de la Déclaration universelle des droits de l'homme et du développement de l'Etat de droit, cesser de conditionner l'aide au développement au contrôle des flux migratoires, notamment à ce que les politiques de coopération et des moyens financiers ne soient plus liées aux impératifs à court terme de réduction des migrations et à la suppression de toute conditionnalité imposée aux pays du Sud dans les négociations bi ou multilatérales, l'arrêt des négociations et à la suppression des accords de réadmission dans les pays d'origine et/ou de transit des personnes expulsées, et à la suppression des clauses de réadmission dans les négociations plus larges portant sur le développement ou la migration légale. Aussi, ajoute-t-elle, le collectif de lutte contre le racisme, la xénophobie et de défense des droits des migrants réclame aux pays de la rive nord de la Méditerranée le retrait de la directive retour, la suppression de l'enfermement des migrants en situation irrégulière et des demandeurs d'asile, la mise en place de mécanismes de contrôle parlementaire et d'accès inconditionnel aux associations de défense des droits à tous les lieux d'enfermement des migrants et à tous les dispositifs existant de blocage aux frontières…