Contexte n A l'occasion de la Journée internationale du réfugié, une rencontre a été organisée hier dans le cadre du forum d'El-Moudjahid, autour de la question des réfugiés sahraouis. Intervenant au début de la rencontre, la présidente de l'Association des femmes pour le développement (Afad) a affirmé que cette situation vécue par tant de personnes dans le monde interpelle plus que jamais les consciences. La présidente de la seule ONG activant dans les camps sahraouis, a également estimé que l'Algérie qui a tant souffert de cette situation, a abrité en son sein, outre les réfugiés sahraouis, plusieurs milliers de réfugiés fuyant la mort et la faim, à «l'exemple des réfugiés maliens et nigériens». Par ailleurs, s'exprimant sur la situation des réfugiés sahraouis, le représentant du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a révélé que les réfugiés sahraouis vivent dans des conditions meilleures que leurs similaires ailleurs dans le monde. Il a remercié ainsi l'Algérie pour le travail et les efforts qu'elle a consentis pour apporter à ces réfugiés l'aide et l'assistance dont ils ont besoin. De son côté, M. Ghoul a affirmé que les réfugiés sahraouis «vivent dans des conditions difficiles mais meilleures que dans bien des parties dans le monde, et cela est dû en grande partie à l'aide matérielle et morale du peuple et du gouvernement algériens». Il a ajouté que le Haut-Commissariat a décidé d'augmenter le nombre des rations alimentaires au bénéfice de 125 000 réfugiés les plus vulnérables contre 90 000 allouées actuellement. Au cours de cette rencontre, des témoignages ont été apportés par des Sahraouis qui, dans l'ensemble, se sont dit marqués par la durée (32 ans) et le climat très dur et insupportable du Sahara. Une parmi les femmes intellectuelles du Polisario et parlementaire, vivant dans un camp de réfugiés, estime que même si les conditions sont meilleures que pour d'autres ailleurs, il reste qu'un lourd fardeau pèse sur leurs épaules. Les hommes étant absents durant des journées, voire des mois entiers. «Nous sommes obligées de nous déplacer pour subvenir aux besoins des nôtres», déplore-t-elle. Mieux encore, elle avoue que la femme sahraouie, celle qui a pu acquérir quelques miettes de savoir, peine à toucher aux bienfaits des dernières technologies et de la culture. «Le premier cyber se trouve à des dizaines de kilomètres, quelle est cette femme qui peut se déplacer sur cette distance ?», ajoutant que même «dans le meilleur des cas, le moyen de transport est un camion….» «Ce que nous voulons, ajoute-t-elle, c'est retourner à notre chère patrie, pas plus», avant de rappeler que les 165 000 réfugiés vivant dans les camps du 27-Février, Aousserd, Dakhla, El-Ayoun et Smara avaient fui le napalm et les bombardements marocains en 1975. Un témoignage qui a été vivement applaudi.