Qui un bébé, qui un enfant en bas âge dans les bras, ces mamans n'hésitent pas à patienter plusieurs heures pour une consultation médicale. Elles repartent quelque peu rassurées une ordonnance à la main vers la pharmacie pour acheter des médicaments contre les angines et les diarrhées. Ces deux pathologies sont largement diagnostiquées ces dernières semaines dans la wilaya d'Annaba. En termes de productivité, bien que mal dotées en moyens matériels, ces structures (polycliniques, centres de santé ou de soins) sont très rentables. Par leurs activités de prévention, la rapidité de leurs interventions, la compétence de leurs effectifs médicaux et paramédicaux, la rigueur de leurs administrateurs dans le suivi de la santé des habitants, ces structures sont pour beaucoup dans la baisse du coût hospitalier. Une baisse calculée sur la base du nombre d'actes médicaux standardisés établis et d'enfants en bas âge orientés vers une des structures spécialisées comme la clinique St Thérèse. Baisse également des cas de complications chez les femmes enceintes. C'est en tous les cas l'avis de plusieurs praticiens du secteur sanitaire d'Annaba. Si l'on élude la question de la saturation des capacités d'accueil particulièrement en période estivale, ces mêmes praticiens et leurs collaborateurs du corps paramédical estiment qu'ils sont beaucoup plus sollicités par les citoyens. «Je pense que c'est le résultat de l'application de la réforme hospitalière. La restructuration a permis un travail efficace de proximité, d'où la réduction des dépenses de santé avec amélioration de la qualité des soins. En étant radical et en imposant une politique saine d'aménagement du territoire, avec partage équitable des ressources sanitaires en fonction des besoins de la population, les responsables locaux ont réussi leur pari», avoue une praticienne. Il reste qu'en matière d'équipements et matériels sophistiqués comme le scanner, les appareils de médecine nucléaire ou d'imagerie par résonance magnétique, les secteurs sanitaires en général et celui d'Annaba en particulier demeurent les parents pauvres du secteur de la santé et de la population. Dans ce domaine, Annaba vit dans un quasi désert sanitaire avec des moyens obsolètes.