La maîtrise de l'inflation pose toujours problème en Algérie. Elle s'est établie à 6,1% durant le premier trimestre 2009, a indiqué, hier, l'Office national des statistiques (ONS), cité par APS. La forte hausse des prix des biens alimentaires avec 8,9 %, les produits agricoles frais avec 17,6%, les services avec 5,9% et les biens manufacturés avec 1,9%, seraient à l'origine de cette nouvelle poussée inflationniste, précise la même source. Durant la même période, les autres produits du groupe alimentation sont partis à la hausse à l'instar du poisson frais (+38,9%), la viande de mouton (+22,4%), la volaille, le lapin et les œufs (+22%), les légumes (+17,4%), le café et le thé (+12,1%) et les viandes de bœuf (+11,90%). Idem pour le sucre et les produits sucrés qui ont connu un renchérissement de 9,8%, les fruits avec 8,5%, la pomme de terre avec 7,4 %, les viandes et poissons en conserve avec 4,8%. Même scénario pour le lait, le fromage et dérivés ainsi que le pain et céréales avec +0,10% chacun. Rien que pour le mois de mars, le taux d'inflation a connu une hausse de 1,9% par rapport au mois de février, précise l'ONS pour qui cette croissance mensuelle trouve son explication dans l'augmentation des prix des denrées alimentaires qui enregistrent une majoration de 3,1%, suite au renchérissement des produits agricoles frais (+5,4%). Selon l'ONS, l'évolution des prix des produits agricoles frais ont trait à l'augmentation des prix des légumes de 17% et de la pomme de terre de 28,4%. A contrario, les prix de la viande de poulet et des œufs ont connu des baisses de 8% et 4,1%. L'ONS rappelle qu'en mars 2008, les biens alimentaires ont enregistré un accroissement des prix de +9,1%, alors que les produits agricoles frais ont augmenté de 19,8%. Le rythme d'inflation annuel enregistré entre mars 2008 et mars 2009 se situe à 6,3%, selon l'ONS. Globalement, elle est due, conclut le même office, à une forte hausse des prix des biens alimentaires avec 9,1%, les produits agricoles frais avec +19,8%, les services avec 6,5% et les biens manufacturés avec 2%. Les pouvoirs publics se trouvent dans l'incapacité de maîtriser l'inflation. D'ailleurs, le Fonds monétaire international a toujours insisté sur cette question. Contacté par nos soins, l'économiste Ramdane Yahia Chérif, considère que ce chiffre est « élevé par rapport au PIB ». « Les pouvoirs publics disent qu'il s'agit d'une inflation importée. C'est la réponse la plus facile. Mais c'est complètement faux », dira-t-il, en mettant en doute « la fiabilité des chiffres communiqués par l'ONS ». Selon lui, l'indice des prix, utilisé dans le calcul du taux d'inflation est « erroné et subjectif ». Dans des conditions plus claires, l'inflation serait, à ses yeux, beaucoup plus importante. « En France, l'INSEE, chargé d'établir le taux d'inflation, était sous la coupe du ministère de l'Economie. Il est redevenu indépendant sous la pression sociale (…) Chez nous, il faudrait s'interroger sur l'indépendance de l'ONS et s'il n'y a pas de manipulations des chiffres », estime-t-il, en rappelant que « le nouvel indice des prix à la consommation qui devait être appliqué dans le calcul du taux d'inflation est toujours retardé ».