Cet événement musical, qui avait débuté dans la soirée de mercredi dernier, s'achèvera ce soir, avec le ralliement des artistes et chanteurs algériens connus, pour ne citer que Didine Karoum, Samir Toumi, Meskoud, Mourad Djaâfri et Zakia Kara Terki, et Yacine Benzama (animateur de l'émission Fen Bladi) qui ont voulu, à leur manière, rendre hommage au cheikh Mohamed Cherchali, auteur et compositeur de plusieurs chansons de chaâbi. C'est le wali de Tipaza en personne qui aurait émis le souhait d'organiser cette édition en hommage à ce cheikh du chaâbi, victime de l'oubli. «Je ne peux pas trouver les mots pour exprimer toute ma reconnaissance et ma gratitude à notre wali que je ne connais même pas, et qui a pris cette initiative. Il m'a vraiment surpris», nous confie Mohamed Cherchali. «Je vous assure qu'à un certain moment, j'avais du mal à y croire, je pensais que c'était un rêve. Je le remercie vivement. Cela m'a rajeuni et m'a fait oublier mes problèmes de santé. Je tiens à remercier les organisateurs et l'ensemble de ces associations musicales et les artistes qui sont venus se produire durant ces 4 soirées à Tipaza», conclut-il. En effet, les associations Dar El Gharnatia de Koléa, Errachidia de Cherchell, El Fen El Açil de Khemis Miliana, El Kaïssariya de Cherchell, El Bachtarzia et El Fen El Açil de Koléa, Nassim El Andalous ont toutes été programmées pour se produire à l'occasion de cette 7e édition des Journées de musique andalouse de Tipaza. La «cantatrice» Amina Zaghouani de Dar El Gharnatia de Koléa, qui vient d'être élue meilleure voix féminine lors du récent Festival national de musique hawzie de Tlemcen, en compagnie de ses camarades avaient interprété quelques noubas et extraits de hawzi. Cette association, présidée par Hadj Kherrous Boualem, est un modèle parfait de jeunesse pour l'Algérie. En son sein, figurent des universitaires, alors que d'autres travaillent déjà à leur compte en qualité d'ingénieurs en travaux publics, d'avocats. A l'instar des élèves de cette association, ceux de l'association Errachidia et de Kaïssariya de Cherchell, vêtus d'habits traditionnels, avaient magistralement interprété des morceaux de musique andalouse du terroir, en sika, moual, hawzi. Ces écoles de musique andalouse constituent un véritable gisement pour le patrimoine musical algérien. C'est un réseau qui s'est constitué entres elles à travers le pays. Les jeunes loups de l'association El Fen El Açil de Khemis Miliana se sont mêlés à la fête, pour démontrer à leurs aînés ce qu'ils savent faire. En dépit de leur pianiste Mohamed Kacedali, les filles de cette association en l'occurrence Nassima Bouhail, Manel Zaouadi, Fella Mellakh et Ghida Nacila ont ravi l'assistance par un tour de chants qui illustrent le progrès réalisé par cette jeune troupe musicale qui mérite les encouragements. Le «petit» Kacedali Amir avec sa mandoline avait joué en solo avant d'entraîner ses camarades vers le tempo de la 1re partie de cette seconde soirée du festival. El malouf, el mazmoume, el hawzi, zidane et el insiraf étaient au menu du programme de leur production musicale. Applaudissements et youyous de ces familles qui avaient tenu à accompagner leurs enfants à Tipaza. La musique andalouse a du mal à intéresser les populations de la cité du daynan. Tipaza n'est, en fait, que le paradis des autres maux qui font des ravages au sein des jeunes filles et garçons. «Ce n'est pas à la médiocrité de nous traîner, nous déclare un responsable de la wilaya, mais il est de notre devoir malgré la mauvaise volonté des détracteurs, d'insister et de persister pour entraîner cette médiocrité vers un autre niveau de meilleure qualité dans l'intérêt de la culture de notre pays», ajoute-t-il. Le bouquet final de ce soir est très attendu.