Dirigé par Agali Alambo, un ex- promoteur touristique, le MNJ critique «la politisation» de l'armée et de l'administration ainsi que la gestion «mafieuse» des sociétés minières, principalement celles d'uranium basées dans le Nord et dont les retombées ne profiteraient pas aux populations locales. Le mouvement exige de Niamey de pallier la «sous- représentativité» des Touareg dans l'armée et demande également la résorption du chômage par les compagnies minières installées dans le nord du Niger. S'appuyant sur une revendication d'une ONG touareg, le MNJ réclame également «une enquête indépendante» sur la radioactivité sur les sites d'uranium, exploités depuis 40 ans par Areva, numéro un mondial français du nucléaire civil. Enfin, le MNJ souhaite que soient élucidés les décès, en 1999, du général-président Ibrahim Baré Maïnassara et de Mano Dayak, figure emblématique de la rébellion touareg du début des années 1990, mort dans un accident d'avion en 1995 dans le Nord. Pour le MNJ, toutes ces revendications sont censées «compléter» les accords de paix de 1995 qui avaient mis fin à la première révolte des Touareg (1991-1995). Le gouvernement, pour sa part, nie cependant toute résurgence d'une rébellion touareg.