Alors que Niamey reste intransigeant, la Cedeao prône le dialogue avec la rébellion touareg qui a repris dans le nord minéralier du pays. Les rebelles touareg du Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ) ont affirmé avoir capturé six soldats nigériens lors d'une attaque contre une base militaire à Agharous, dans le nord, emportant un véhicule et des munitions. Les autorités nigériennes n'ont ni confirmé ni démenti cette information. Le MNJ, qui réclame une meilleure insertion des Touaregs dans l'armée, les corps paramilitaires et le secteur minier local, a revendiqué de nombreuses attaques contre des cibles militaires dans la région d'Agadez, qui abrite les mines d'uranium du pays. Les rebelles touareg détiennent déjà depuis juin 33 militaires. Ces derniers faisaient partie d'un groupe de 72 soldats capturés lors d'un raid qui avait coûté la vie à 13 soldats dans cette région. 39 des 72 avaient été libérés, certains, suite à l'intervention du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et d'autres à la suite de l'intervention de la Libye. “Aujourd'hui, c'est la Cedeao (communauté économique de l'Afrique de l'Ouest), qui regroupe quinze pays, et dont fait partie le Niger, qui prône aux dirigeants nigériens la voie du dialogue, peut être une des options susceptibles d'aider à aller vers une solution à cette crise”, a déclaré son président, Compaoré, chef de l'Etat burkinabais. Compaoré a révélé avoir dépêché une mission de bons offices à Niamey, au nom de la Cedeao, à la mi-juillet, pour s'informer de la situation et donner son appréciation, insistant qu'il revient aux autorités nigériennes de choisir la voie la plus adaptée pour la sortie de crise. Le Burkina Faso avait déjà été l'un des médiateurs, avec la France et l'Algérie, lors de la rébellion touareg des années 1990. Cette rébellion avait pris fin en 1995 avec la signature à Ouagadougou d'un accord de paix entre le régime nigérien et une dizaine de mouvements touareg. Mais le MNJ, qui est apparu en février, a dénoncé ces accords de paix, en particulier les clauses prévoyant la réinsertion socioéconomique, la priorité à l'embauche des autochtones par les sociétés minières locales. Les partis politiques nigériens et les ONG de défense des droits de l'homme ont déjà appelé le président nigérien Mamadou Tandja à privilégier le dialogue et accepter une médiation internationale pour une solution négociée au conflit. Toutefois, Tandja nie toujours l'existence d'une rébellion touareg au Niger, et attribue à des bandits et trafiquants de drogue l'insécurité dans le Nord, riche en uranium D. B.