Après une semaine de répit, le Syndicat national des professeurs et docents en sciences médicales (Snpdsm) a renoué avec la protestation. Au menu, des grèves cycliques de trois jours par semaine. La première a débuté hier, et ses animateurs ont affiché une satisfaction totale quant au taux de suivi à l'échelle nationale qui a dépassé largement les 80%. Le Snpdsm a décidé de recourir au débrayage afin de mettre devant ses responsabilités le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, et les ministres de la Santé et de l'Enseignement supérieur, qui n'ont pas tenu leurs promesses quant à la prise en charge des revendications posées par le corps de la santé. Néanmoins, le syndicat affirme avoir suspendu la semaine dernière sa grève afin d'épargner des souffrances supplémentaires aux malades cancéreux et d'oncologie, qui sont venus des quatre coins du pays pour subir des opérations chirurgicales. « Nous avons reçu des malades qu'il fallait prendre en charge et opérer en urgence. Nous aurions pu jouer la carte de l'indifférence à l'instar du pouvoir, mais ayant le sens des responsabilités, nous ne pouvons agir de la sorte », a expliqué le professeur Djidjli, porte-parole du Snpdsm, qui déplore et condamne « l'insouciance » et le mépris des dirigeants. Cette situation renforce, incontestablement, la détermination des syndicats qui refusent de baisser les bras quelles que soient les intimidations et les pressions proférées par les ministre de tutelle. Se disant très attentif aux événements politiques et plus particulièrement à un éventuel changement de l'équipe gouvernementale, le syndicat espère voir à la tête de ces deux départements des gestionnaires ayant la volonté et la capacité d'opérer des changements dans ces secteurs et d'appliquer surtout les décisions prises par leurs prédécesseurs, traduits pourtant dans des procès-verbaux, mais qui n'ont jamais vu le jour. « Il y a eu un décret pour l'institution d'une indemnité que nous n'avons pas perçue. Nos deux ministres s'en lavent les mains et accusent en revanche le Premier ministre d'être derrière le blocage. Nous voulons alors des ministres qui tiennent leur parole et non des figurants », a tonné un syndicaliste. Le Snpdsm déposé un préavis de grève le 15 avril, portant sur l'arrêt des activités de soins et le programme opératoire avec un service minimum au niveau des urgences. En parallèle, le syndicat des maîtres assistants en sciences médicales poursuit toujours la grève des examens et concours de fin d'année universitaire de l'enseignement supérieur. Un boycott entamé il y a plus d'un mois et qui risque de durer encore et de compromettre ainsi carrément l'année scolaire si les pouvoirs publics n'interviennent pas dans au plus une semaine. Les initiateurs de cette action de protestation évoquent sérieusement le spectre d'une année blanche. « Nous ne pouvons plus reculer, donc nous n'allons pas geler notre mouvement qui a pris de l'ampleur. Certes, nous sommes conscients que cela va perturber sérieusement la scolarité des étudiants, mais cette fois-ci, la balle est dans le camp du pouvoir : soit il opte pour le pourrissement soit pour le règlement du problème des professeurs, docents et maîtres assistants », a fait remarquer le professeur Djidjli. Ce dernier a salué la position des étudiants en médecine qui ont, non seulement saisi par écrit le gouvernement pour trouver une solution appropriée à cette situation, mais ils se sont même déplacés au ministère de l'Enseignement supérieur pour plaider la cause de leurs enseignants. « Depuis le déclenchement de ce mouvement revendicatif en décembre 2008, le SG du ministère ne cesse de menacer et d'intimider les enseignants. Devant ces agissements, nous avons opté pour le durcissement du mouvement jusqu'à la satisfaction de nos revendications qui sont d'ordre socioprofessionnel », a révélé le professeur Djidjli.