Malgré la décision de la justice qui a déclaré en référé, deux jours avant le début du mouvement, que la grève était illégale, les protestataires n'ont pas manqué de démontrer leur détermination à faire aboutir leurs revendications. Au deuxième jour du débrayage du secteur de la santé, les animateurs de ce mouvement de trois jours ont affiché leur entière satisfaction quant au succès enregistré sur le terrain par leur action. Le responsable du Syndicat national des professeurs et docents en sciences médicales (SNPDSM) et celui du Syndicat national des maîtres assistants en sciences médicales (SNMASM) se sont réjouis du taux de suivi qui a dépassé, selon eux, les 80% à travers le territoire national. Malgré la décision de la justice qui a déclaré en référé, deux jours avant le début du mouvement, que la grève était illégale, les protestataires n'ont pas manqué de démontrer leur détermination à faire aboutir leur revendication. Hier encore, dans les différents services des CHU de la capitale, nombreux étaient ceux qui se sont rendus sur leur lieu de travail pour observer un piquet de grève, des sit-in ou alors des assemblées générales, afin d'exprimer leur mécontentement concernant leur situation socioprofessionnelle. Cependant, tout est à l'arrêt, consultations, explorations médicales, interventions chirurgicales... à l'exception des urgences et un service minimum qui est assuré. “Nous sommes en grève mais nous assurons le service minimum et les urgences. Ce mouvement de trois jours se reproduira chaque semaine jusqu'à l'aboutissement de nos revendications socioprofessionnelles”, a déclaré le professeur Djidjeli, porte-parole du Syndicat national des professeurs et docents en sciences médicales. Ce dernier a affiché son entière satisfaction concernant le taux d'adhésion à l'échelle nationale, qui a fait, selon lui, un carton plein dès les premiers jours du mouvement de protestation. Le secteur de la santé publique est au cœur de l'actualité nationale, voire même de la campagne électorale, puisque ce sujet a inspiré le candidat Bouteflika lors de son passage dans la wilaya de Tlemcen et, notamment le ministre de la Santé, de la Réforme hospitalière et de la Population qui est intervenu sur les ondes de la Radio Chaîne III. “Le discours du candidat Bouteklika à Tlemcen n'a pas ciblé les problèmes de corporation notamment nos revendications socioprofessionnelles. Il a parlé du secteur de la santé de manière générale en évitant les sujets sensibles. C'est un discours électoral qui ne nous concerne pas”, a commenté le professeur Djidjeli. Il faut noter que les praticiens de la wilaya de Tlemcen ont entamé, hier, leurs premiers jours de grève, car samedi ils étaient tous réquisitionnés pour la visite du candidat Bouteflika. “Le débat était verrouillé et les vrais représentants de la corporation n'ont pas pu aborder les problèmes des praticiens de la santé publique”, a ajouté le porte-parole du SNPDSM. Quant à l'intervention de Saïd Barkat, ministre de la Santé, sur les ondes de la Chaîne III, notre interlocuteur a déclaré : “Effectivement, le dossier n'est plus du ressort du ministre de la Santé mais de celui du Premier ministre. M Barkat a les mains liées et ne peut rien faire”. En outre, le Syndicat national algérien des psychologues a opté pour une grève de cinq jours qui a débuté hier et qui a connu, selon les animateurs du mouvement, un succès. Ils dénoncent, par ailleurs, la violation des pouvoirs publics du principe d'égalité dans le classement des qualifications et des diplômes nationaux. Nabila Afroun