Photo : Sahel Par Karima Mokrani Les hospitalo-universitaires reprennent leur mouvement de protestation. Une grève cyclique de trois jours chaque semaine pénalise ainsi l'activité des soins dans les CHU et provoque des perturbations dans le déroulement des examens. La grève est largement suivie dans l'ensemble des CHU algériens. Elle l'est aussi dans les différentes facultés des sciences médicales. «Les professeurs sont en grève», rapportent des médecins généralistes et des paramédicaux exerçant à l'hôpital Mustapha. «Le professeur est dans le bloc pour une intervention chirurgicale urgente mais il est en grève», indique l'assistant d'un professeur «en grève» à l'hôpital de Belfort, (El Harrach). L'assistant précise qu'il s'agit d'une opération vitale sur un nouveau né. A «Laperrine», les étudiants affirment que les cours sont assurés normalement et qu'ils ne se sont jamais arrêtés pendant la période de grève. En revanche, les examens sont reportés ou carrément annulés. Contacté par téléphone, le président du Syndicat national des professeurs et docents en sciences médicales (SNPDSM), le Pr Djidjeli, confirme la reprise de la protestation après un répit d'une semaine pour cause de campagne électorale. Elle a donc repris depuis hier pour une durée indéterminée. Le syndicaliste estime que le taux de suivi du mouvement à travers le pays avoisine les 85% sur un total de 3 000 hospitalo-universitaires. Notre interlocuteur rassure toutefois que les cas d'urgence sont pris en charge «dans les temps» et «correctement», qu'il s'agisse d'interventions chirurgicales ou de consultations qui concernent, par exemple, un malade venant de loin, d'Illizi ou d'une autre région du Sud du pays. Interrogé au sujet des principales doléances de ce syndicat, qui fait désormais cavalier seul, après s'être engagé dans la protestation avec d'autres syndicats du même secteur, le Pr Djidjeli évoque une en particulier elle concernant la rétribution des activités de santé dans les hôpitaux : «Le décret portant sur la rétribution des activités de santé dans les hôpitaux est signé mais n'est pas appliqué. Cela fait plus de trois mois que nous attendons son application mais rien n'a encore été fait». Une assemblée générale, qui décidera de la suite à donner au mouvement, est prévue le troisième jour de la protestation (lundi prochain, ndlr) au Centre Pierre et Marie Curie (CPMC).