Cinq éléments d'une unité motorisée de la police ont été blessés hier, en milieu de journée, suite à une manipulation d'une arme par un des policiers. Les motards, qui étaient dans un bureau du commissariat central de la ville de Tizi Ouzou au moment de la relève, ont été surpris par des balles qui sortaient de l'arme, un PM Beretta, d'un de leurs collègues qui allait s'en débarrasser. Un ballet de voitures de police traverse alors la ville, faisant croire à un attentat terroriste. Les blessés, dont un grièvement touché à l'abdomen, ont été évacués par leurs collègues vers le CHU. Quelques heures plus tard, voyant l'état critique dans lequel se trouvait le policier atteint à l'abdomen, les médecins ont préféré le transférer à Alger pour une meilleure prise en charge. Cet incident survient au lendemain de l'assassinat par un groupe terroriste de deux policiers à Tizi Ghennif. Hier, le village de Tizi Ghennif s'est réveillé dans une atmosphère de deuil et de consternation. Le lieu de l'attentat, qui était vide pour laisser la place aux agents de la police scientifique et autres enquêteurs de faire leur travail, a été aussitôt envahi par les badauds qui ont vite fait de découvrir les multiples impacts des balles sur les murs et le sol. L'étal d'un vendeur de cigarettes était complètement criblé et plusieurs paquets éventrés jonchaient le sol. Ainsi, les terroristes, qui circulaient à bord d'un véhicule dont la marque reste inconnue, descendaient sûrement du côté nord, à savoir le massif boisé de Bezzazoua, car à l'est, sur la route de Draâ El Mizan, ils n'auraient pas pu passer au travers des deux barrages installés sur la RN68, l'un de la Gendarmerie nationale à D'hous, l'autre de la BMPJ à l'entrée de la ville. Quoi qu'il en soit, la patrouille de policiers, qui comptait six éléments, attendait l'heure de rentrer au siège de la Sûreté de daïra, à quelques dizaines de mètres du lieu de l'attaque, sous les arcades des commerces encore ouverts. Agés de 25 et 31 ans et originaires de Tlemcen et Souk Ahras, les deux agents de service étaient très estimés par la population. Les dépouilles des deux victimes ont été d'abord évacuées sur la morgue de l'hôpital Krim Belkacem de Draâ El Mizan avant d'être transférées vers l'hôpital militaire de Aïn Naâdja. Quant au citoyen blessé, il s'agit du dénommé B. A., 35 ans, originaire de la localité. Il a quitté le centre hospitalier après les premiers soins prodigués. Par ailleurs, cet attentat survient après le faux barrage dressé par les sbires du GSPC à Tala Mokrane pendant le Ramadhan dernier. Celui-ci a fait pas moins de cinq victimes, dont deux militaires.