Un rassemblement de solidarité avec le peuple sahraoui a été organisé samedi après-midi à Paris par plusieurs ONG pour informer et sensibiliser l'opinion publique française et briser le mur du silence qui entoure cette cause juste dans l'Hexagone. Brandissant des drapeaux aux couleurs de la RASD, les participants, très actifs, ont réussi à attirer l'attention des passants et susciter leur curiosité, les poussant à s'arrêter pour suivre les différentes prises de parole et à prendre connaissance de l'appel lancé par les organisateurs de cet événement qui entendent manifester contre l'occupation marocaine des territoires sahraouis, pour l'arrêt de la répression et en faveur de l'organisation du référendum pour l'autodétermination du peuple sahraoui. Mme Claude-Marguerite Mangin-Asfari, présidente de l'Association des amis de la RASD (AARASD), a rappelé que ce rassemblement survient dans un contexte très particulier. « Nous avons eu deux soutiens de poids ces derniers mois. D'abord, fin décembre 2008, avec l'ONG Human Right Watch qui a publié un rapport sur la situation des droits de l'homme au Sahara-occidental, contenant une série de recommandations. Puis fin janvier, avec la visite de la délégation parlementaire européenne Ad-hoc au Maroc et dans les territoires occupés qui a eu des rencontres, non sans difficulté, avec des militants des droits de l'homme », a-t-elle indiqué à l'APS. « Les parlementaires ont fait un rapport très intéressant dans lequel ils demandent, entre autres, l'élargissement de la mission de la Minurso à la protection des populations civiles au Sahara occidental, victimes des exactions marocaines », a-t-elle précisé, ajoutant que la délégation européenne recommande également l'envoi d'observateurs aux procès qui ont eu régulièrement et demande la non utilisation des notions « appartenance à des organisations non officielles » et « atteinte à l'intégrité territoriale » lors de ces procès. Pour la représentante de l'AARASD, « les ONG doivent faire pression sur la France, membre du Conseil de sécurité de l'ONU, instance devant veiller sur l'application des résolutions de l'ONU, qui considère, depuis 1976, le Front Polisario seul représentant du peuple sahraoui et appelle à l'organisation d'un référendum sur l'autodétermination qui n'a jamais eu lieu, car la France est l'alliée du Maroc ». Elle a déploré le fait que l'envoyé spécial de l'ONU, M. Christopher Ross, ne se soit rendu qu'en Espagne et en France, « tous deux alliés du Maroc » alors qu'il y a de nombreux pays européens qui soutiennent le principe de l'autodétermination. Pour illustrer ces « bonnes relations avec le régime du Maroc », elle a rappelé qu'à la fin de sa présidence de l'UE, la France a accordé au Maroc le statut avancé avec l'UE. « Seuls deux pays ont bénéficié de ce statut, le Maroc et Israël, qui sont deux pays colonisateurs », a-t-elle noté.