A Paris, nombreuses sont les associations qui ont marché samedi dernier pour dénoncer «la violation des droits de l'homme dans les territoires occupés». Le peuple sahraoui continue à bénéficier du soutien des ONG. Nombreuses sont les associations qui expriment leur solidarité avec la population du Sahara occidental occupé par le Maroc. Ces dernières dénoncent, également, la dégradation des droits de l'homme dans les territoires occupés. Pour sensibiliser l'opinion publique française d'une part et interpeller des autorités françaises d'autre part, plusieurs ONG ont participé à un grand rassemblement tenu avant-hier dans la capitale française, Paris. Cette manifestation se veut comme un signe de solidarité avec le peuple sahraoui mais aussi une action pour briser le mur du silence qui entoure cette cause juste dans l'Hexagone. Les manifestants se disent pour l'arrêt de la répression marocaine contre le peuple sahraoui et en faveur de l'organisation du référendum pour son autodétermination. La mobilisation des ONG en faveur du peuple sahraoui intervient avant la remise du premier rapport établi par le nouvel envoyé spécial de l'ONU, Christopher Ross, sur le sujet en question. Ce dernier s'est rendu dans les territoires occupés après avoir rencontré les autorités marocaines. La remise du rapport final est attendue pour la fin du mois en cours. D'emblée, ces ONG reprochent à M.Ross le fait de ne pas s'être rendu dans les capitales européennes qui soutiennent le principe de l'autodétermination. Elles considèrent que M.Ross s'est rendu seulement dans deux capitales, Madrid et Paris, connues, selon ces ONG, pour être des alliées fidèles du régime et de la politique marocains. «Les amis» du peuple sahraoui annoncent que la cause sahraouie bénéficie au minimum de deux appuis importants ces derniers temps: le rapport de l'ONG, Human Right, Watchs sur la situation des droits de l'Homme au Sahara occidental, contenant une série de recommandations et l'autre atout annoncé par ces associations, est relatif à la visite de la délégation parlementaire européenne ad hoc au Maroc et dans les territoires occupés, laquelle a eu des rencontres, non sans difficulté, avec des militants des droits de l'homme. Dans leur rapport, les parlementaires ont demandé, entre autres, l'élargissement de la mission de la Minurso à la protection des populations civiles au Sahara occidental, victimes des exactions marocaines. La présidente de l'Association des amis de la Rasd, Claude-Marguerite Mangin-Asfari, a estimé dans une déclaration à l'APS que les ONG «doivent faire pression sur la France, membre du Conseil de sécurité de l'ONU, instance devant veiller à l'application des résolutions de l'ONU, qui considère, depuis 1976, le Front Polisario seul représentant du peuple sahraoui et appelle à l'organisation d'un référendum sur l'autodétermination qui n'a jamais eu lieu car la France est l'alliée du Maroc». Revenant sur la visite de M.Ross en Espagne et en France, la présidente de AaRasd a illustré les bonnes relations qu'entretiennent ces deux pays européens avec le régime marocain par le fait que la France a accordé, vers la fin de sa présidence de l'UE, au Maroc le statut de pays avancé avec l'UE. «Seuls deux pays ont bénéficié de ce statut, le Maroc et Israël, qui sont deux pays colonisateurs», a-t-elle noté. La représentante de l'Association française d'amitié et de solidarité avec les peuples d'Afrique est allée loin dans ses déclarations. «Depuis 1975, la France soutient le Maroc. Des avions de l'Armée de l'air française ont participé au bombardement des populations civiles sahraouies.» Et d'ajouter que «la France s'oppose au déroulement du référendum sur l'autodétermination, bien qu'il soit internationalement reconnu», a t-elle conclu.