Synthèse de Ghada Hamrouche Grandiose fut le rassemblement de solidarité avec le peuple sahraoui, organisé samedi soir à Paris par plusieurs ONG. Un rassemblement qui se voulait informatif mais aussi destiné à sensibiliser l'opinion publique française et briser le mur du silence qui entoure cette cause juste dans l'Hexagone. Les différents intervenants ont lancé un appel contre l'occupation marocaine des territoires sahraouis mais aussi pour l'arrêt de toutes les formes de répression et en faveur de l'organisation du référendum pour l'autodétermination du peuple sahraoui. Mme Claude-Marguerite Mangin-Asfari, présidente de l'Association des amis de la RASD (AARASD), a rappelé que ce rassemblement survient dans un contexte très particulier. «Nous avons eu deux soutiens de poids ces derniers mois. D'abord, fin décembre dernier, avec l'ONG Human Right Watch qui a publié un rapport sur la situation des droits de l'Homme au Sahara occidental, contenant une série de recommandations. Puis, fin janvier, avec la visite de la délégation parlementaire européenne ad-hoc au Maroc et dans les territoires occupés qui a eu des rencontres, non sans difficulté, avec des militants des droits de l'homme», a-t-elle indiqué à Algérie presses service (APS). «Les parlementaires ont établi un rapport très intéressant dans lequel ils demandent, entre autres, l'élargissement de la mission de la Minurso à la protection des populations civiles au Sahara occidental, victimes des exactions marocaines», a-t-elle précisé, ajoutant que la délégation européenne recommande également l'envoi d'observateurs aux procès qui ont lieu régulièrement et demande la non utilisation des notions «appartenance à des organisations non officielles» et «atteinte à l'intégrité territoriale» lors de ces procès. Pour la représentante de la AARASD, «les ONG doivent faire pression sur la France, membre du Conseil de sécurité de l'ONU, instance devant veiller sur l'application des résolutions de l'ONU, qui considère, depuis 1976, le Front Polisario seul représentant du peuple sahraoui et appelle à l'organisation d'un référendum sur l'autodétermination qui n'a jamais eu lieu car la France est l'alliée du Maroc». Elle a, en outre, déploré le fait que l'envoyé spécial de l'ONU, M. Christopher Ross, ne s'est rendu qu'en Espagne et en France, «tous deux alliés du Maroc», estime-t-elle, alors qu'il y a de nombreux pays européens qui soutiennent le principe de l'autodétermination. Pour illustrer ces «bonnes relations avec le régime marocain», elle a rappelé qu'à la fin de sa présidence de l'UE, la France a accordé au Maroc le statut avancé avec l'UE. «Seuls deux pays ont bénéficié de ce statut, le Maroc et Israël, deux pays colonisateurs», a-t-elle noté. Quant au vice-président du Comité pour le respect des libertés et droits humains au Sahara occidental (Corelso), il a mis en exergue la nécessité de la poursuite du combat jusqu'à la concrétisation des aspirations du peuple sahraoui et d'une solidarité internationale avec la juste cause que mène ce peuple. Le responsable adjoint de la représentation du Polisario en France, M. Sid Ahmed Daha, a déclaré de son côté, que ce genre de manifestations permet d'apporter une visibilité au citoyen français qui méconnaît la cause sahraouie «en raison du blocus imposé par les médias français» sur la situation prévalant au Sahara occidental. «Chaque jour, des violations inacceptables des droits de l'homme sont commises par les forces d'occupation marocaines. Malheureusement, les médias français n'en parlent pas», a-t-il déploré, tout en estimant que «le mouvement associatif français peut apporter beaucoup à notre cause, à travers un travail continu et soutenu vis-à-vis de la classe politique et de la société civile françaises». «Un travail de fond de la société civile pourra pousser les décideurs politiques à adopter des positions plus justes en faveur de la question sahraouie car c'est cette base qui élit et désigne ces décideurs. L'apport de la société civile, que ce soit en France ou ailleurs, est déterminante», a conclu M. Sid Ahmed Daha.