Quels sont les aliments qui présentent les plus grands risques en matière de consommation en Algérie ? Telle est l'une des questions posées au cours de plusieurs conférences tenues hier à l'université de Bechar sur la sécurité sanitaire des aliments et auxquelles ont assisté de nombreux étudiants. La première communication suggestive du Pr. Moussa Boudjemâa de l'université de Tlemcen, intitulée « Il faut plus qu'un Etat pour assurer la sécurité sanitaire des aliments », a particulièrement retenu l'attention de l'assistance estudiantine. Selon l'orateur, le rôle de l'Etat dans l'hygiène alimentaire et la protection du consommateur n'est pas suffisant. Il faut, affirme-t-il, l'implication de tout un réseau d'intervenants allant des pouvoirs publics, des professionnels de l'agro-industrie, des experts devant être consultés et des consommateurs devant s'ériger en associations efficaces pour pouvoir assurer la sécurité sanitaire des aliments. Selon lui, l'OMS parle déjà de 2,2 millions de personnes qui décèdent chaque année à travers le monde dont 1,8 million d'enfants à cause des affections, notamment la diarrhée. En Algérie, les chiffres communiqués en matière de mortalité ne sont pas fiables, observe-t-il. L'OMS, rappelle-t-il, a adopté, en 2000, une résolution recommandant que la sécurité alimentaire soit un aspect essentiel de santé publique. L'assurance que les aliments consommés ne causent aucun dommage n'existe pas. Le Pr. Moussa Boudjemâa fait remarquer que l'Etat, dans sa mission de protection du consommateur, ne peut jouer pleinement son rôle sans la coordination des efforts entre intervenants, notamment les principaux acteurs participant à la sensibilisation au problème et qui sont souvent absents. « Paradoxalement, il m'a été donné de constater que, face à la carence, certaines régions visitées ont eu recours à des agents de la direction du Commerce et des prix pour créer des associations de défense des consommateurs. »