Les faiblesses des systèmes de sécurité sanitaire des aliments peuvent entraîner une incidence plus élevée des problèmes de salubrité et des maladies provoqués par des micro-organismes tels que Salmonella listeria, par des résidus de produits chimiques de l'agriculture (pesticides, médicaments vétérinaires, etc.) et par l'utilisation d'additifs alimentaires non autorisés. A elles seules, les maladies diarrhéiques, dues principalement à des aliments ou une eau insalubres, tuent 1,8 million d'enfants chaque année. En Algérie, à l'instar des autres pays en voie de développement , les systèmes de production alimentaire sont confrontés à plusieurs problèmes dont la croissance démographique, l'urbanisation, le changement des habitudes alimentaires, l'intensification et l'industrialisation de la production alimentaire et agricole. De nombreux pays connaissent une situation analogue, avec des systèmes de sécurité sanitaire des aliments fragmentés, qui souvent ne couvrent pas la production primaire où surviennent de nombreux problèmes de sécurité sanitaire. Par exemple, ces dernières années, de nouvelles souches de salmonelles dans la volaille produite dans des pays développés, se sont répandues partout dans le monde à travers les échanges commerciaux. Dans ce cadre, l'Algérie a opté pour le renforcement de sa législation en la matière d'autant plus qu'elle s'apprête à rejoindre l'OMC. Afin de garantir la sécurité de la production alimentaire pour ses propres consommateurs et de répondre aux exigences sanitaires et phytosanitaires internationales pour l'exportation de denrées alimentaires, les autorités nationales de la sécurité sanitaire des aliments tentent de se montrer beaucoup plus vigilantes. Les producteurs de denrées alimentaires et ceux qui en font le commerce devraient être responsables de la sécurité sanitaire des aliments produits tout au long de la chaîne alimentaire. Les normes mises en place récemment en matière d'étiquetage par exemple ne demandent qu'à être respectées par les producteurs. C'est, d'ailleurs une obligation indiscutable dans les échanges commerciaux internationaux. Par ailleurs, les règles de l'Organisation mondiale du Commerce stipulent que les pays développés doivent aider les pays en développement exportateurs à atteindre le niveau élevé de sécurité sanitaire des aliments exigé dans le commerce international. Cette aide devrait contribuer à développer ou renforcer des systèmes nationaux intégrés de sécurité sanitaire des aliments qui couvrent la totalité de la chaîne alimentaire. Cela exige souvent des investissements de plusieurs milliards de dollars à long terme et une assistance technique. En Algérie, un travail est déjà entamé mais les besoins en moyens humains et matériels sont immenses. Beaucoup reste à faire dans ce domaine. La FAO et l'OMS apportent un soutien aux gouvernements pour améliorer le cadre institutionnel et l'efficacité des inspections, l'application des lois, les analyses et le diagnostic en laboratoire, la certification, la surveillance des maladies d'origine alimentaire, la préparation et l'action en cas de situation d'urgence. Elles fournissent, également, des avis scientifiques sur de nombreux points relatifs à la sécurité sanitaire des aliments: additifs alimentaires, contaminants chimiques et microbiologiques et résidus agrochimiques, par exemple. La Commission du Codex alimentarius créée par la FAO et l'OMS met au point, en se fondant sur les risques et les données scientifiques, des normes de sécurité sanitaire des aliments qui sont une référence dans le commerce international et un modèle pour les pays qui élaborent leur propre législation.