Rome. De notre envoyé spécial Ce remake est joué notamment dans le rôle principal par la remarquable actrice Cate Blanchett, bien partie pour les oscars. L'héroïne de l'histoire, c'est la reine Elisabeth d'Angleterre qui a régné pendant 45 ans de 1558 à 1603. The Virgin Queen, surnommée ainsi, célibataire, sans enfant mais beaucoup de favoris, était une femme hors du commun. Elle était la fille du roi Henri VIII, le cruel souverain qui a fait exécuter le grand philosophe et humaniste anglais Thomas More et qui a eu 6 épouses l'une après l'autre, répudiées ou exécutées, comme la mère d'Elisabeth. Elisabeth pourtant a reçu une très bonne éducation, maîtrisait six langues étrangères, aussi bien le latin que le grec. Elle fut couronnée à l'âge de 25 ans en 1558. Elle a régné à l'époque de l'âge d'or du théâtre (élisabathien) : Shakespeare, Christopher Marlowe, Ben Jonson et c'était aussi l'époque du grand philosophe Francis Bacon. La reine a elle-même été poète et écrivain et elle a fondé la fameuse Université : The Trinity College de Dublin. Au plan politique, comme le montre la très impressionnante chronique filmée par Shekhar Kapur, Elisabeth n'a pourtant pas connu «the golden age», puisque de graves conflits ont marqué son règne, sa dispute notamment avec sa cousine Marie Steward, reine d'Ecosse, et avec le roi d'Espagne Philipe II. Elisabeth était protestante et les catholiques voulaient sa perte. Au plan économique, au temps de son règne, c'était la grande prospérité. L'Angleterre s'enrichissait grâce au commerce avec les colonies. C'est Elisabeth qui a fondé la Bourse de Londres. C'est elle aussi qui a créé en 1600 The British East India Company (la Compagnie des Indes). Cela a renforcé considérablement le poids du port commercial de Londres. Un illustre personnage dans ce film : c'est aussi Francis Drake (1542-1596). Un corsaire qui fut anobli par la reine Elisabeth pour les services qu'il lui a rendus. Francis Drake fut le premier Anglais à faire le tour du monde. Il s'attaquait dans l'Atlantique aux navires espagnols et pillait les colonies d'Espagne. Il remettait à la Couronne d'Angleterre une partie de l'or espagnol volé. Shekhar Kapur retrace admirablement cette chronique tant dans la mise en scène et le jeu des acteurs que dans les décors, les costumes… Cette œuvre très richement visuelle a fait un triomphe au Festival de Rome.