Le service des maladies infectieuses du CHU organise, les 29 et 30 avril 2009, les troisièmes journées d'infectiologie entrant dans le cadre de la formation médicale continue. Ainsi, après avoir abordé les rickettsioses en 2007, et les antibiotiques l'année dernière, le comité scientifique a jugé utile d'ouvrir le débat sur les antiviraux ou traitement des maladies virales, sujet plus que d'actualité. « Le choix d'un tel thème n'est pas fortuit, d'autant plus que les maladies virales, première cause de celles infectieuses ont toujours été considérées à tort comme bénignes et souvent de résolution spontanée ne nécessitant aucune thérapeutique », dira le chef du service des maladies infectieuses et président du comité d'organisation qui enchaîne à ce propos : « Ce n'est qu'à partir des années 1980 qu'on a assisté à une explosion de la découverte de nouveaux médicaments antiviraux. Le traitement a été favorisé par l'apport de la biologie moléculaire (qui a permis une meilleure connaissance de la réplication des virus) et surtout l'émergence de nouvelles maladies virales dont la plus grave est l'infection VIH/SIDA. A titre d'exemple, plus de 26 médicaments anti-VIH/SIDA sont actuellement commercialisés ». Notre interlocuteur sera à ce sujet plus explicite : « Lors de ce conclave ne seront abordées que les maladies les plus fréquentes dans notre pays et surtout les plus graves. Il sera en premier lieu question du traitement des hépatites virales chroniques B et C. Elles sont d'une gravité extrême, car non traitées elles évoluent après plusieurs années vers la cirrhose puis le cancer primitif du foie. Ces hépatites sont la deuxième cause de cancer après le tabac et la première cause de cirrhose en Algérie. » Poursuivant ses éclaircissements, il ajoute : « En Algérie, et selon l'étude réalisée par l'institut national de santé publique (INSP), en 1998 la prévalence de l'hépatite B a été estimée à 2,15%. Pour l'hépatite C, qui en Algérie touche surtout les hémodialysés et les hémophiles, sa prévalence est variable. Elle va de 25 à 53 % pour les hémodialysés et 25 à 40% les hémophiles. A Sétif, 25% des hémodialysés sont porteurs de l'HCV et ou AgHB. Au service des maladies infectieuses, notre file active est de 200 dont 25 sont actuellement sous traitement spécifique. » Le deuxième volet de ces journées sera consacré au traitement et à la prise en charge de l'infection VIH/SIDA. Cette pandémie meurtrière que connaît l'humanité n'épargne aucun pays. D'après Pr. Lacheheb, « en Algérie, le nombre de personnes vivant avec le VIH est en augmentation constante. En effet, après l'enregistrement du premier cas à Alger en 1985, le nombre cumulé au 28 février 2009 est de 928 et de 3662 séropositifs. Localement, le centre de référence des IST/VIH/SIDA de Sétif (CDR) a enregistré, de 1986 à ce jour 180 patients dont 60 sont sous trithérapie. » S'agissant de journées de formation médicale, les organisateurs ne pouvaient faire l'impasse sur les autres maladies virales telles les infections à herpès virus, qui sont très fréquentes, en pratique courante, et d'autres très graves, comme la rage. Le traitement de la grippe sera également abordé, d'autant plus que la grippe aviaire à H5N1sévit toujours. En effet, depuis 2003 et au 17 avril 2009, elle a touché 418 personnes avec 257 décès. Notons que ces journées sont dédiées à notre ami, collègue et frère, Nabil, qui vit dans nos cœurs. A ce propos, le professeur dira : « Ces journées se dérouleront en l'absence d'un ami fidèle de la corporation, Nabil Lalmi, journaliste à El Watan qui nous a quitté prématurément. Il avait toujours milité pour le bien-être et la santé. Que Dieu l'accueille dans son vaste paradis ! Que cette manifestation soit un hommage à sa mémoire ! »