Le verdict du procès intenté par l'ancien wali de Chlef contre le coordinateur des sinistrés de 1980, Mohamed Yacoubi, n'a finalement pas été prononcé par le magistrat du tribunal de Chlef. Chlef. De notre bureau Il a été renvoyé au 22 juin, ce qui fait durer encore le suspense quant au sort réservé au président de cette association. Rappelons que l'affaire avait été jugée par la même juridiction le 11 mai dernier et son verdict devait être rendu public hier, après avoir été mise en délibéré il y a une vingtaine de jours. Toujours est-il que beaucoup de Chélifiens étaient à l'écoute du résultat de ce procès, le premier du genre à être engagé par un responsable de la wilaya contre un des rares membres actifs du mouvement associatif local. Le coordinateur des sinistrés s'est toujours défendu d'avoir « enfreint la réglementation » dans l'exercice de ses fonctions. L'on sait, par exemple, que pour la plainte « d'usurpation de la qualité », il avait rejeté l'accusation du wali, indiquant qu'aucun document officiel ni jugement de dissolution de la coordination qu'il préside ne lui ont été fournis par l'administration ou les services habilités. Et puis, dit-il, pourquoi veut-on dissoudre ladite coordination qui regroupe les cités en préfabriqué ? Pour ce qui des poursuites pour « diffamation et outrage à fonctionnaire », il a affirmé « n'avoir jamais diffamé ou insulté personne ». « Ce n'est pas dans mes habitudes en tant que retraité de l'éducation de tenir un tel langage », avait-il déclaré. Les six avocats qui se sont constitués bénévolement pour défendre le mis en cause, ont abondé dans le même sens en plaidant la relaxe pure et simple de leur mandant. Ils ont rejeté les faits qui lui sont reprochés en se basant sur l'absence « d'accusations fondées » du plaignant. L'un d'eux a même pointé un doigt accusateur vers « la gestion du foncier agricole de la région et son transfert pour des projets de construction ». Rappelons que l'ex-wali, qui a « gouverné » pendant sept ans, avait été remplacé au lendemain des émeutes qui ont secoué la région en avril dernier. Il avait également poursuivi en justice un député indépendant sortant pour ses déclarations sur la gestion locale durant son mandat. Celui-ci avait été condamné en première instance à trois peines de prison ferme et attend son (re)jugement après l'appel introduit auprès de la cour de Chlef. Par ailleurs, 87 personnes, essentiellement des jeunes, sont incarcérées depuis plus d'un mois dans les pénitenciers de Ténès et d'El Attaf. Elles ont été arrêtées suite aux émeutes qui ont frappé les communes de Chlef et de Chettia. Selon des proches, beaucoup de familles de détenus n'ont pas les moyens financiers pour constituer des avocats devant assister leurs enfants.