Octobre 1988 L'année fut marquée par des manifestations des jeunes qui ont exprimé leur mécontentement. Livrée à elle-même, marginalisée, accablée par la mal vie et face à de multiples difficultés, la jeunesse s'est révoltée : elle est descendue dans la rue pour crier son désarroi et faire entendre sa voix afin qu'elle soit respectée et considérée. Le 5 octobre 1988 a été le détonateur d'une situation qui méritait d'être prise au sérieux. Novembre 1993 Cinq ans après, les assises nationales de la jeunesse eurent lieu le 10 novembre 1993. Elles se sont déroulées au Palais des nations du Club des Pins à Alger sur le littoral. Cinq mille participants mandatés par les jeunes du pays se sont retrouvés pour traiter les questions relatives à la jeunesse et proposer les solutions adéquates à leurs problèmes. Les représentants de la jeunesse avaient mis l'accent sue le rôle extrêmement important qui revient aux jeunes dans l'œuvre du renouveau entamé dans le pays. Les représentants de cette frange de la population avaient souligné avec insistance que l'avenir de notre pays ne peut être assuré qu'avec la participation directe, responsable et démocratique de la jeunesse. Plusieurs ateliers ont proposé des recommandations qui ont été adoptées en séance plénière, mais hélas, rien n'a été fait, la jeunesse a continué de vivre son calvaire. L'une de ces importantes recommandations était de mettre en œuvre une stratégie objective basée sur une véritable politique nationale de la jeunesse. Hélas aucune de ces recommandations n'a été appliquée et la jeunesse a continué à être ignorée. Aujourd'hui, le problème de la jeunesse demeure et menace la nouvelle génération. Etats des lieux Les problèmes des jeunes depuis 1993 se sont multipliés et sont devenus complexes. L'absence d'une prise en charge sérieuse de leurs préoccupations a donné lieu à une situation difficile qui s'est transformée en crise dont les principales causes sont : – perte de confiance des jeunes en leurs propres capacités et dans les institutions nationales de leur pays. – Indifférence à l'égard du sentiment patriotique. – Indifférence aux valeurs fondamentales de la société . – Recherche désespérée des visas pour l'étranger. Délaissée, la jeunesse algérienne est devenue la proie des aventuriers. Suggestions – Urgence d'une action nationale de grande envergure en faveur de la jeunesse. – Il faut que les jeunes sentent que le pays a besoin d'eux et qu'ils représentent l'avenir. – La jeunesse ne doit pas être considérée comme un fardeau mais une force vive de la nation. – Eliminer les démarches marquées par le cloisonnement sectoriel et la marginalisation des jeunes. – Instaurer un cadre adéquat et permanent de débat et de concertation avec les jeunes pour connaître leurs problèmes. – Traduire dans les faits sur le terrain la volonté de l'Etat à mettre à la disposition de la jeunesse les moyens d'assumer ses responsabilités. – Instaurer des mécanismes pour favoriser la concertation et la participation des concernés en premier lieu, car ils sont les mieux placés pour décrire leur situation. – Les pouvoirs publics doivent s'impliquer davantage. Propositions Même tardive, la réaction de l'Etat sur la situation actuelle de la jeunesse et salutaire quand même, car mieux vaut tard que jamais, comme le dit un vieux dicton. Sans vouloir porter un jugement de valeur sur la conférence gouvernement-walis sur la jeunesse, il aurait fallu, et c'est là un point de vue, associer les principaux représentants du mouvement associatif car il sont les mieux indiqués pour décrire la détresse et le désespoir des jeunes. L'Algérie qui a besoin de tout ses enfants doit compter sur sa jeunesse pour en faire l'artisan d'une Algérie forte et prospère, ouverte au progrès et à la modernité. Il revient aux jeunes de saisir l'appel de l'Etat pour s'organiser afin qu'elle participe à la réalisation des projets qui les concerne. – Créer un organe indépendant attaché à la présidence de la République. – Multiplier les actions d'orientation, de suivi, de coordination et de contrôle pour analyser régulièrement la situation afin d'apporter les correctifs nécessaires. – Créer des groupes de travail pour examiner les spécificités des problèmes de la jeunesse car d'une région à une autre les problèmes ne sont pas identiques. – Organiser «les états généraux de la jeunesse» en associant le mouvement associatif et les organes nationaux ayant des rapports avec les questions de la jeunesse. Ex-président de la FAKT