Apremière vue, il y en a 3. Bouteflika cuvée 1999, le Bouteflika promotion 2004 et le dernier en date, celui de la campagne labour semailles 2009. Trois Bouteflika, même s'ils se ressemblent fortement, avec le même gouvernement, les mêmes amis, la même idée générale et le même procédé fumeux qui consiste à se plaindre du non état d'avancement tout en fabriquant de l'inertie. Vu sous un autre angle, il y aurait 5 Bouteflika. Les trois cités, auxquels il faut ajouter le Bouteflika ministre des Affaires étrangères dans les années 1970 et membre du Conseil de la révolution, plus jeune, plus incisif et avec la moustache, et le Bouteflika démis de ses fonctions à la mort de Boumediène, traverseur de désert et coopérant technique dans les pays du Golfe. 5 Bouteflika ? Si l'on ajoute Abdelkader El Mali, le Bouteflika qui a porté la guerre d'indépendance dans les sables du Sahel, nous sommes déjà à 6. Mais il faut bien ajouter le Bouteflika premier magistrat, le Bouteflika commandant en chef des forces armées et le Bouteflika président d'honneur du FLN. Il y a combien de Bouteflika ? 9 ? Et le Bouteflika directeur de l'ENTV, le Bouteflika directeur de l'APS, le Bouteflika ministre des Affaires étrangères en remplacement permanent de Medelci ? Et le Bouteflika chef du gouvernement, le Bouteflika propriétaire du chéquier, le Bouteflika mefti, le Bouteflika ambassadeur. 16 Bouteflika ? Et les Bouteflika, ses frères, tout aussi puissants que les 16 Bouteflika ? Et les Bouteflika clonés, qui sont partout, dans l'administration, les finances, les partis et les maisons ? Finalement, et si Bouteflika n'était qu'un nom générique qui désigne un ensemble de personnes ? 34 millions de Bouteflika, ceci expliquerait cela. L'Algérie n'est pas une autocratie gouvernée d'une main de fer par un seul homme mais une dictature collégiale gérée par l'ensemble du pays.