Sauvé de l'implosion, après l'adoption de la révision constitutionnelle, le FLN et son secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem, ont désormais le vent en poupe. Le parti veut être le commandant de bord de « la locomotive de la campagne présidentielle », enclenchée bien avant la révision de la Loi fondamentale du pays. Abdelaziz Belkhadem le dit avec « arrogance » dans l'objectif de prouver à ses deux frères ennemis de l'Alliance présidentielle, le RND et le MSP, qu'il est loin d'être fini. « Ainsi qu'il a été à l'avant-garde du projet de révision de la Constitution, le FLN conduira la locomotive de la prochaine échéance électorale », affirme M. Belkhadem avant de reprendre demain les commandes de l'Alliance présidentielle des mains de son rival du RND, Ahmed Ouyahia. En effet, la présidence de l'Alliance tombe au bon moment pour le secrétaire général du FLN, qui veut détourner l'attention sur les problèmes internes qui minent la vie du parti depuis plusieurs mois, retard dans la restructuration organique, annulation du congrès extraordinaire et report de la réunion du conseil national du FLN. Belkhadem a trouvé la parade qui lui permet de s'en sortir indemne de cette ébullition interne, en annonçant que le FLN présentera son président « d'honneur », Abdelaziz Bouteflika, comme candidat à la prochaine présidentielle. Une annonce à double objectif. En plus de sa tentative de fuir la contestation des militants du FLN, M. Belkhadem veut également prendre de vitesse ses « amis » de l'Alliance qui soutiennent eux aussi le programme du président Bouteflika. La réunion de l'Alliance présidentielle qui se tiendra demain au siège du FLN n'aura qu'un seul objectif : confirmer le maintien en vie de cette union pour garantir un troisième mandat pour le président de la République. Mais comment ? Même s'ils s'entendent sur le fond, il faut dire que les trois partis n'ont pas les mêmes visions du rôle que doit jouer l'Alliance présidentielle à l'avenir. Si le FLN veut s'en servir pour rester comme « une première » force politique du pays, le RND, lui, la considère comme « un instrument » indispensable pour l'application de la politique de Bouteflika et du gouvernement. Mais quoi qu'il en soit, les deux formations ne veulent pas mettre fin à cette expérience en dépit des échecs que cette coalition a cumulés depuis sa création. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle le troisième membre de cette troïka, le MSP, veut aller vers une autre forme d'alliance. Le président du MSP a, dans ce sens, proposé « la promotion de cette Alliance à un partenariat politique » qui sera ouvert à tous les partis qui souhaitent y adhérer. Une proposition qui sera soumise à l'occasion de cette réunion, mais qui risque, d'ores et déjà, d'être rejetée, d'autant que le FLN et le RND se sont déjà prononcés contre toute idée d'élargissement de l'Alliance. Quel avenir alors pour cette union ? Redéfinira-t-elle ses missions en prévision du prochain quinquennat du président Bouteflika ? Peu probable !