Le Front des forces socialistes a tenu ce week-end une session ordinaire de son conseil national durant laquelle la question de l'alliance des forces du changement a occupé une place de choix. L'évaluation de la situation politique nationale par le conseil national a abouti à un appel à l'actualisation de « l'initiative des Trois », celle qui a été lancée par les trois leaders politiques en l'occurrence Hocine Aït Ahmed, Abdelhamid Mehri et Mouloud Hamrouche. « Le CN m'a chargé de faire une mise à jour politique avec le président du parti Hocine Aït Ahmed à l'effet de fixer les actions d'avenir, notamment en procédant à l'actualisation de l'initiative des Trois », a souligné hier Karim Tabbou au cours d'un point de presse organisé en marge de la conférence tenue à l'école du FFS de formation politique « Ali Mecili ». L'ouverture sur les forces autonomes qui militent dans la société algérienne pour le changement est perçue par le FFS comme la clé indispensable pour imposer l'alternative démocratique. « Si au sein du régime, les choses sont figées, au sein de la société les choses bougent. Aujourd'hui, l'élite nationale est mise en demeure d'engager une réflexion profonde et sérieuse pour construire une alternative démocratique », indique Karim Tabbou dans sa déclaration préliminaire aux travaux du CN. Et d'enchaîner, « oui aux alliances avec les personnalités et les forces politiques autonomes. Non aux alliances avec les imposteurs, les galériens et les forçats du pouvoir. Non à ceux qui ont toujours des kalachnikovs dans les mains et prétendent être des forces de l'opposition ». Le FFS lance donc cet appel pour le changement et croit en l'existence d'une plate-forme de travail à même de rassembler les défenseurs d'un « Etat juste et fort ». Cette plate-forme de travail, indique-t-il, reposera sur un certain nombre de manifestations en faveur de la réhabilitation du politique, la levée de l'état d'urgence et le retour à l'action sur le terrain. Revenant sur le déroulement de la dernière élection présidentielle, les membres du CN ont longuement dénoncé la pratique de la fraude et plaidé pour une meilleure structuration du parti afin d'éviter toute tentative de déstabilisation. « L'évaluation du caractère outrageant des résultats de l'élection dévoile l'intention du pouvoir de fermer davantage les espaces démocratiques et d'expression libre. Nous sommes de ce fait conscients que nous ne sommes pas à l'abri d'opérations destinées à en finir avec l'opposition, notamment celle du type phénomène de frondeurs », explique Tabbou. Ce dernier précise par ailleurs, que les membres du CN ont exprimé une inquiétude quant au pouvoir acquis « par la maffia locale qui a fait campagne pour Bouteflika lors de la dernière présidentielle. Cette maffia a acquis un pouvoir sur l'administration et a organisé une véritable structuration maffieuse au niveau local qui remplace l'Etat », a-t-il dit.